PANDÉMIE GRIPPALE

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Publié le 20 mai 2006
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Les tests de diagnostic rapide de la grippe ont-ils leur place dans le plan pandémique ?

Depuis quelques années, plusieurs tests de diagnostic rapide de la grippe saisonnière ont été développés et commercialisés. Ces tests permettent de savoir en dix minutes si un patient grippé est véritablement porteur du virus. Toutefois, les caractéristiques de ces tests (sensibilité, spécificité, coût…) en font aujourd’hui des outils plus utiles pour les laboratoires et les réseaux de surveillance de la grippe que pour les soignants de ville.

En admettant qu’un test de ce type permette de diagnostiquer la grippe pandémique, ces outils ont-ils pour autant leur place dans le plan contre une pandémie ? Avant le démarrage de la pandémie (phases OMS 1 à 5), l’objectif du plan est de détecter précocement l’apparition d’un nouveau virus grippal et d’en contenir la diffusion. Chez les patients « suspects », les prélèvements (dans le nez ou la gorge) doivent être faits tout en protégeant le soignant et l’entourage du patient. Le prélèvement est ensuite transporté sous surveillance et seules les techniques de virologie spécialisée, effectuées dans des laboratoires sécurisés, peuvent permettre de confirmer avec précision la présence d’un virus nouveau tout en évitant sa diffusion. Tout au long de cette période, l’utilisation des tests rapides en dehors des laboratoires risquerait plutôt de retarder la réponse adaptée du système de soins, voire de favoriser la diffusion de virus.

En phase pandémique (phase OMS 6), le problème n’est plus de diagnostiquer la grippe pandémique. Le virus est partout et chaque patient grippé est considéré comme un cas de grippe pandémique. La difficulté est alors plutôt de ne pas passer à côté d’un diagnostic autre que celui de grippe. Les tests de diagnostic de grippe n’auraient donc pas beaucoup d’utilité, et ce d’autant plus que les soignants seraient, de toute façon, trop occupés pour avoir le temps de les faire…

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