Les calculs rénaux

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Publié le 9 avril 2011
Par Michèle Sauvage
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De récentes études montrent une nette progression de la lithiase rénale, du fait des modifications du mode de vie et des habitudes alimentaires sur les trente dernières années. Les calculs rénaux, qui en résultent, peuvent être responsables de coliques néphrétiques.

De quoi s’agit-il ?

• Les calculs rénaux sont des concrétions minérales formées dans le rein. Elles sont le résultat de la cristallisation de substances normalement présentes dans les urines, qui s’y trouvent en trop forte concentration : calcium, oxalate, phosphate, urate, sodium… Les calculs oxalocalciques (70 % des cas) sont les plus fréquents. Un calcul peut atteindre plus de 3 cm.

• Les 20-60 ans sont les plus touchés. 50 % de cette population a un risque de récidive dans les 10 ans.

Comment se forment-ils ?

Les calculs rénaux se forment par sursaturation, qui se produit lorsque la concentration urinaire d’un sel minéral est supérieure à sa solubilité. Le calcul, situé dans le rein, peut ensuite migrer dans l’uretère.

Quels sont les signes cliniques ?

• Certains calculs sont asymptomatiques, d’autres sont douloureux lorsqu’ils sont obstructifs et empêchent l’écoulement des urines (calculs urétéraux).

• Plusieurs situations peuvent conduire au diagnostic de lithiase rénale :

– Une douleur lombo-abdominale aiguë.

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– Une hématurie.

– Une infection urinaire. Une température > 38,5°C nécessite une prise en charge en urgence (risque de pyélonéphrite).

– Une oligo-anurie.

– Une colique néphrétique, douleur aiguë brutale paroxystique avec irradiation, liée à l’hyperpression des voies excrétrices et de la capsule rénale en amont d’un calcul.

Quel est le traitement ?

• En cas de douleur aiguë : anti-inflammatoire non stéroïdien en IV qui agit par diminution de la filtration glomérulaire et de l’inflammation, morphine lorsque l’AINS est inefficace.

• L’apport hydrique doit être limité à la soif.

• 90 % des patients ayant un calcul de diamètre “4 mm l’éliminent spontanément.

Dans les autres cas, plusieurs techniques sont utilisées :

– La lithotritie extracorporelle par onde de choc pulvérise le calcul ensuite éliminé par voie urinaire sur plusieurs semaines.

– La néphrolithotomie percutanée, sous anesthésie générale.

– L’urétéroscopie (fragmentation et extraction), sous anesthésie générale.

• Le calcul est récupéré puis analysé.

Comment prévenir les récidives ?

Selon la nature chimique du calcul :

• Augmenter l’hydratation : > 2 l par 24 h (journée, coucher et réveils nocturnes).

• Maîtriser l’apport en calcium : apports normaux sans excès (1 g par jour dont la moitié en produits laitiers). Privilégier les eaux riches en calcium (Contrex, Hépar).

• Privilégier les agrumes, sources de citrate, qui réduisent la formation de cristaux (2 verres de jus d’orange par jour).

• Réduire la consommation de protéines animales (150 g maximum de viande ou de poisson/j) et de sel (4 à 5 g/j).

• Limiter la consommation d’aliments riches en oxalate (épinard, chocolat, oléagineux, moutarde, thé longuement infusé, café soluble, soda au cola…).

• En fonction de la nature du calcul, un traitement médicamenteux préventif est parfois mis en place : diurétique thiazidique, allopurinol et/ou citrate de potassium.

Sources : « Prise en charge urologique des calculs rénaux et urétéraux de l’adulte 2004 », Association française d’urologie ; « Coliques néphrétiques chez les adultes », la revue Prescrire, mai 2009, n° 307 ; Fragmentation intrarénale de calcul par ondes de choc ou laser par urétéronéphroscopie, avril 2007, www.hassante

Y A-T-IL DES MÉDICAMENTS QUI FAVORISENT LES LITHIASES RÉNALES ?

Certains médicaments favorisent les calculs : la vitamine C, les sulfamides, la nitrofurantoïne, l’indinavir, l’allopurinol, les diurétiques thiazidiques, l’amiodarone, l’acide oxalique, le trisilicate de magnésium, la sulfadiazine…