Le « clownage » humain

Devant la valse-hésitation de la communauté internationale (les Nations unies préparent une convention), les apprentis sorciers du clonage s’en donnent à coeur joie. Un vrai cirque médiatique où chacun tente d’annoncer avant les autres la naissance du premier bébé humain cloné ! En novembre, la Française Brigitte Boisselier, P-DG de la société Clonaid, liée à la secte des Raëliens, déclarait à l’AFP que cinq grossesses obtenues par implantation d’un embryon cloné étaient en cours et que le premier bébé était attendu d’ici la fin de l’année. Cet embryon a été obtenu en introduisant le matériel génétique d’un des parents dans un ovocyte énucléé. Toujours en novembre, le Pr Severino Antinori (ci-dessous) annonçait que le premier bébé créé par clonage naîtra début janvier 2003. Ce gynécologue italien à la réputation sulfureuse (il avait notamment permis à des femmes ménopausées d’avoir des enfants) confirme deux autres grossesses en cours. Selon ses déclarations, il aurait fallu plus de 30 tentatives pour parvenir à ces trois grossesses.

L’université américaine Standford a annoncé également début décembre qu’elle allait cloner des embryons à des fins thérapeutiques. Jusqu’ici les cellules-souches étaient obtenues à partir d’embryons existants. Dans le même but, le créateur de la brebis Dolly souhaite déposer un dossier pour obtenir l’autorisation de cloner des êtres humains. En France, le Sénat va examiner en janvier prochain le projet de révision de la loi de bioéthique (datant de 1994). De son côté, Jacques Chirac vient de demander à l’ONU d’interdire « au plus vite » le clonage humain.