Hémicycle de grossesse

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Publié le 3 octobre 2013
Par Myriam Loriol
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Alors voilà. Messieurs les Sénateurs se sont prononcés en faveur de la vente de tests de grossesse hors de l’officine. Comme le propose un amendement au projet de loi relatif à la consommation. Certes, il doit encore être voté par les députés. Mais tout de même ! Cela veut dire que l’accompagnement du pharmacien à la future femme enceinte n’est pas jugé important. On pourra peut-être aller acheter son test en GMS au même titre que les croquettes pour le chat ou les céréales pour le p’tit déj. La caissière du supermarché, elle, ne fait pas de différence. Autant dire que le produit est en passe d’être complètement banalisé.Mais ne l’est-il pas déjà ? A 2 euros dans certaines pharmacies, on peut se poser la question. Le comble ? Ce projet de loi a été pensé pour redonner du pouvoir d’achat aux Français ! Dans la même (dé)veine, les produits d’entretien pour lentilles devraient aussi sortir du monopole des pharmaciens et des opticiens. E. Leclerc se frotte les mains, le groupe vient de lancer son site de contactologie en ligne. Et a démarré une campagne de pub dans la presse en évoquant le possible référencement des tests de grossesse dans ses supermarchés. Pendant ce temps, la défense des pharmaciens est bien maigre. L’Ordre est muet. Le lobbying pharmaceutique serait-il un paradoxe ? Reste que la pharmacie risque de se voir retirer deux marchés qui représentent près de 65 millions d’euros de chiffre d’affaires… Une brèche pour laisser entrer l’OTC en grande distribution ?

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