Essais vaccinaux et sida : La vaccinothérapie permettrait de diminuer les prescriptions d’antirétroviraux

Réservé aux abonnés
Publié le 15 février 2003
Mettre en favori

Vaccinothérapie. Un terme dès à présent à retenir car il représente l’un des espoirs dans la lutte contre le sida. La vaccinothérapie consiste à administrer des candidats vaccins contre le virus du sida à des patients séropositifs dont la réplication virale est bien contrôlée par les multithérapies. Les préparations vaccinales sont identiques à celles étudiées en prévention chez les séronégatifs. Deux essais de l’Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS) montrent pour la première fois qu’une réponse immunitaire dirigée contre le VIH peut être induite chez des séropositifs. En effet, dans l’un et l’autre des essais, une interruption du traitement antirétroviral a suivi la vaccination afin de prouver – avec succès chez la plupart des patients – que les préparations vaccinales généraient une réponse immunitaire à même de contrôler la réplication virale. Plus cette réponse est forte, plus l’interruption thérapeutique peut être longue. L’évaluation mérite d’être poursuivie car la vaccinothérapie pourrait permettre de diminuer les prescriptions d’antirétroviraux donc le risque de survenue d’effets indésirables et d’échappement thérapeutique. Surtout, si les traitements actuels permettent au système immunitaire de protéger l’organisme contre les infections opportunistes, ils « endorment » les réponses immunitaires spécifiques au VIH en leur donnant l’illusion que l’infection est terminée. Plutôt fâcheux. Ce n’est pas le cas de la vaccinothérapie qui pourrait autoriser des interruptions d’antirétroviraux avec moins de risque de rebond de l’infection. Pas d’explosion de joie déplacée cependant. De nombreux points sont à affiner, dont la stratégie vaccinale à adopter.

Source : ANRS, 10e conférence américaine sur les rétrovirus et les infections opportunistes, Boston.

Publicité