Eduquer les patients : pas facile mais valorisant

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Publié le 23 avril 2005
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De la reconnaissance. C’est la principale satisfaction des pharmaciens à l’issue de la première expérience d’éducation pour la santé menée par des pharmaciens et des médecins en ville. Delphine Mathieu-Ulrich, titulaire à Villeurbanne, est venue témoigner à Pharmagora de ses démarches éducatives auprès d’adolescents. Elle a énuméré plusieurs sujets de satisfaction : ses actions auprès des adolescents ont abouti à des changements de comportements, le pharmacien a été reconnu comme ayant les capacités pour s’investir dans ce type de projet de santé, les médecins ont découvert son rôle de proximité auprès des patients, les pouvoirs publics ont mesuré le temps passé et octroyé une rémunération à cette action d’un nouveau genre.

Maryse Karrer, chargée de mission sur ce projet à l’INPES, confirme : « Nous voulions savoir s’il était possible de mener une démarche d’éducation pour la santé avec les généralistes et les pharmaciens, en s’adressant à des populations définies : femmes enceintes, personnes âgées, adolescents. Mission accomplie puisque 185 démarches d’éducation pour la santé ont été menée sur cinq sites pilotes par 20 médecins et 14 pharmaciens. » « Cette expérience en temps réel a permis d’estimer l’investissement du professionnel de santé en temps et en compétence, et de prouver la légitimité d’une rémunération », souligne Robert Pujol, pharmacien et membre de l’équipe de coordination nationale du projet.

Mais il n’est pas facile de se lancer dans une démarche éducative en santé : il faut une formation, du temps, un espace où accueillir le patient en toute confidentialité… « Toutefois, dans les situations propices le pharmacien est très bien placé », souligne Maryse Karrer.

Une première expérience qui ouvre la voie pour ceux qui ont envie d’aller plus loin et qui s’intègrent dans l’évolution vers la qualité, les réseaux de soins…

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