Conseils aux patients

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Publié le 22 août 2009
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Sensibiliser au dépistage

Le dépistage est essentiel. 30 à 40 % des patients atteignent le stade terminal de leur maladie sans avoir été dépistés ! Inciter les patients de plus de 50 ans, les diabétiques, les hypertendus et les sujets aux antécédents de néphropathies familiales ou soignés au long cours par des médicaments néphrotoxiques (lithium, aminosides, anti-inflammatoires non stéroïdiens…) à surveiller régulièrement leur fonction rénale.

Surveiller les comédications

– Chez les insuffisants rénaux, vérifier que les médicaments à élimination rénale sont prescrits à demi-dose, voire 1 jour sur 2 en raison du risque d’accumulation : antidiabétiques oraux, anxiolytiques, valaciclovir, digitaliques, amiodarone, céphalosporines…

– En cas d’utilisation de produits de contraste iodé, vérifier que le prescripteur a connaissance de l’IRC du patient. Les complications rénales seront prévenues par une hydratation importante avant et au décours de l’examen.

– Les AINS sont néphrotoxiques, mais un usage sur 2 ou 3 jours est possible en cas d’IRC. Préférer néanmoins le paracétamol à la dose maximale de 3 g/j.

– Bannir les vasoconstricteurs (locaux et généraux).

– La contraception progestative est préférable pour limiter les risques vasculaires.

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– Eviter les comprimés effervescents (apport important en sodium).

Inciter au suivi régulier

– Le rythme de suivi biologique de la fonction rénale dépend du degré de l’insuffisance rénale : un contrôle tous les 6 mois au stade 3, tous les 3 mois au stade 4.

– Vérifier la vaccination contre l’hépatite B. Elle est indispensable en cas de dialyse.

Adapter l’alimentation

Maintenir une alimentation équilibrée est indispensable pour éviter la dénutrition. La diminution de l’apport protéique et phosphorique dépend du degré de l’insuffisance rénale :

– Boire en quantité suffisante mais pas excessive.

– Protéines : les premiers stades de l’IRC ne justifient pas de restriction. Les apports protéiques doivent être de 1 g par kilo de poids corporel et par jour (60 g pour une femme pesant 60 kg). Au stade 4, les apports se limitent à 0,8 g/kg/j et en dialyse à 1,2 g/kg/j.

– Phosphore : les apports alimentaires doivent être réduits à 800 mg/j (1 g aux stades 1 et 2). Ne pas supprimer les viandes, oeufs, poissons et fromages, malgré leur teneur en phosphore. Privilégier : 30 g/j de fromage (brie, camembert, chèvre), 150 g/j de viande (entrecôte ou aloyau de boeuf, poulet, épaule ou côtelette de mouton ou d’agneau…), oeuf, morue, colin, sole, thon. Eviter les conserves, le saumon, les sardines, la dorade et le loup.

– Chlorure de sodium : les apports doivent être < 5 g/j. Bannir les sels de régime qui apportent du potassium.

– Potassium : tant que la clairance de créatinine est > 30 ml/min, maintenir des apports normaux. Au-delà, réduire la consommation d’aliments riches en potassium (certains fruits et légumes, le chocolat, les cacahuètes…). Déconseiller la cuisson à la vapeur ou au micro-ondes.

– Vitamines : pour éviter les carences, consommer choux et carottes (vitamine A), pommes de terre et farine complète (B1), foie et lait (B2), légumes verts (B6), viandes (B12), noix et abats (PP), fruits frais (C)…

Lutter contre les facteurs défavorables

– Surveiller sa tension : elle doit être < 130/85 mmHg ( 1 g/24 h).

– En cas d’IRC consécutive à un diabète, le maintien d’un taux d’hémoglobine glyquée < 6,5 % permet de ralentir l'évolution et de prévenir les complications.

– Arrêter de fumer est primordial car l’intoxication tabagique accélère la progression de l’IRC.

Soutenir les patients

– Les troubles sexuels sont fréquents chez les insuffisants rénaux. Inciter les patients à aborder cette question avec le médecin.

– Une prévision de dialyse ou de greffe est angoissante. Le patient a besoin de soutien et d’encouragement. Utiliser un langage positif et ne pas hésiter à orienter le patient vers les associations de malades.

– Si le patient a des difficultés à gérer les contraintes alimentaires, penser à l’orienter vers une consultation de diététique hospitalière.

Apports alimentaires à connaître

– 20 g de protéines = 100 g de viande ou de volaille = 120 g de poisson = 2 oeufs = 80 g de crustacés.

– 1 g de sel = 1 demi-baguette = 150 g de biscottes = 2 croissants = 1 portion de camembert = 45 g de jambon de Paris.

– Aliments les plus riches en phosphore en mg/100 g : céréales au son (820), chèvre sec et beaufort (750), comté (710), sardines à l’huile (480), blé tendre entier (400).

– Environ 300 mg de potassium = 100 g de légumes crus = 1 fruit cru de 200 g (15 grains de raisin, 2 mandarines, 1 pomme, 3 prunes, 2 petits abricots…) = 300 g de légumes et 300 g de pommes de terre cuites à l’eau.

– Fruits pauvres en potassium : poire, pastèque, pomme, fraise.