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Comment faire face aux attitudes sexistes
Une majorité de femmes disent avoir été victimes de sexisme sur leur lieu de travail. Endiguer ce phénomène aux effets délétères passe par une vigilance collective et des réactions adaptées face aux collègues.
Selon un rapport du Conseil supérieur à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (CSEP) publié en 2015, 80% des femmes disent avoir été victimes de sexisme sur leur lieu de travail. De fait, deux types de sexisme sont à l’œuvre dans l’entreprise. « Le sexisme explicite, ce sont les inégalités mesurables, en termes de rémunération, d’accès à certaines fonctions, d’évaluation, tandis que le sexisme implicite repose sur la manifestation ordinaire de préjugés, le plus souvent inconscients », explique Patrick Scharnitzky, directeur associé d’AlterNego. Par exemple, on demandera à la seule femme d’une équipe d’aller acheter le cadeau pour un pot de retraite. Or, le sexisme d’aujourd’hui peut prendre des formes plus subtiles, comme « l’humour, le mépris, consistant à ignorer, à couper la parole ou à reprendre à son compte une idée émise par une femme, les injonctions paradoxales du type : tu as été brillante sur ce dossier mais la prochaine fois, sois plus souriante… », énumère Amélie Durin, consultante au sein du Groupe Egaé. Ou encore les interpellations familières, l’incitation à s’habiller d’une certaine façon, les compliments malvenus… Or « ces différentes attitudes entament l’estime de soi, la compétence et la performance, et créent de la souffrance chez les victimes directes mais aussi chez les témoins : on n’assiste pas impunément à l’humiliation d’autrui », argue Brigitte Grésy, secrétaire générale du CSEP.
Identifier les attitudes problématiques
Reconnaître le sexisme quand il s’exprime est un prérequis. Mais il n’a rien d’une évidence, tant « le déni ou l’euphémisation peuvent encore prévaloir, même chez les victimes », note Brigitte Grésy. « Nous avons tous intériorisé les stéréotypes de genre », relève Patrick Scharnitzky. Pourtant, « la vigilance sur ce point permettra de ne pas se rendre complice, en évitant de rire, par exemple, à une blague sur les femmes lancée en réunion ».
Savoir se faire entendre
Pour Brigitte Grésy, il est déconseillé, pour la victime, de réagir à chaud face à un propos sexiste, au risque d’un effet boomerang. Tout particulièrement si l’interlocuteur est son patron, « mieux vaut prendre du recul d’abord, voire en parler à quelqu’un de confiance ». L’étape suivante consiste à exprimer son ressenti sans agressivité. « Invoquez également les conséquences sur votre travail », ajoute Brigitte Grésy. L’idée est de « déplacer le conflit en dehors de la personne ». L’humour, si on le manie avec aisance, peut être une arme efficace à employer du tac au tac, mais sans chercher à être offensant. De son côté, Patrick Scharnitzky préconise d’éviter l’opposition frontale. L’expert recommande plutôt de « créer un questionnement » chez son interlocuteur. Le but ? « L’amener à prendre conscience de ses automatismes de pensée. »
Jouer collectif
Pour Amélie Durin, « les collègues qui sont témoins d’une attitude sexiste doivent réagir, soit en affirmant leur désaccord, soit en coupant court et en changeant de sujet. Il est important qu’ils puissent manifester leur solidarité avec la personne concernée ». A condition de ne pas aggraver la gêne lorsque l’on intervient dans ce type de situation. In fine, c’est au titulaire qu’il revient d’assumer ses responsabilités en tant qu’employeur. Cela passe par rappeler que le sexisme est prohibé, mais aussi définir ce que le phénomène recouvre, et ses impacts sur les relations professionnelles. Pour Patrick Scharnitsky, l’exemplarité du manager à ce sujet prévaut sur des règles écrites.
Le professionnalisme doit primer. « Si vos compétences sont mises en doute, vous pouvez répondre que vous connaissez votre métier et ferez tout pour satisfaire votre client », indique Brigitte Grésy, secrétaire générale du Conseil supérieur à l’égalité professionnelle. En cas de compliment déplacé, une réponse type « je vous remercie pour votre amabilité », assortie d’une posture corporelle très maîtrisée, peut faire l’effet d’une douche froide. Sans passer pour agressive.

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