Le régime hyposodé

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Publié le 17 novembre 2012 | modifié le 7 août 2025
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La consommation française de sel est d’environ 9 g par jour, soit presque le double des recommandations de l’OMS. Le sel représente un facteur majeur de survenue et d’aggravation de nombreuses pathologies artérielles et cardiovasculaires.

Qu’est-ce que le sel ?

• Le sel, composé en quasi-totalité de NaCl (1 g de sel = 400 mg de sodium), est naturellement présent dans les aliments ou dans les produits manufacturés (environ 80 % des apports journaliers). Il est également ajouté par le consommateur notamment sous forme de sel de cuisine (20 % des apports).

• Il est utilisé pour rehausser le goût des aliments mais aussi pour augmenter leur conservation en limitant la multiplication des micro-organismes dans les aliments.

• Les besoins quotidiens en sel de l’organisme sont d’environ 1 à 2 g chez l’adulte. Le sel permet la transmission des signaux nerveux, la contraction musculaire, le maintien de l’équilibre hydrique et facilite l’absorption du glucose et des acides aminés.

• Selon les recommandations de l’OMS, pour prévenir les maladies cardiovasculaires, les apports en sel ne doivent pas dépasser 5 g par jour.

Pourquoi un régime hyposodé ?

• Dans l’organisme, les mouvements de sodium se font toujours accompagner d’un mouvement d’eau par effet osmotique. Une hypernatrémie peut être causée par une surconsommation en sel ou une difficulté d’élimination rénale du sodium. Elle va entraîner une rétention passive d’eau. Cette augmentation du volume sanguin peut engendrer la formation d’œdèmes et/ou d’une hypertension artérielle et aggraver des états œdémateux.

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• Des œdèmes peuvent se former lors d’une prise de corticoïdes de synthèse car ces derniers augmentent la réabsorption rénale du sodium.

• Dans l’insuffisance cardiaque, le débit cardiaque diminue. Une perte de volume sanguin est constatée. Celle-ci va provoquer une rétention hydrosodée réflexe de l’organisme pour compenser, ce qui peut engendrer des œdèmes.

• Une consommation excessive en sel est également un facteur de risque du cancer de l’estomac et probablement d’ostéoporose.

Qui est concerné ?

• Les personnes atteintes d’HTA (apport de 6 g/j de sel au maximum).

• Les insuffisants cardiaques (apport de 4 à 6 g/j de sel au maximum associé à une restriction hydrique).

• En cas d’états œdémateux ou d’hypertension artérielle liés à une insuffisance rénale ou hépatique.

• En cas de corticothérapie à forte dose et/ou prolongée (> 3 mois), l’apport sodé devra être réduit pour des doses supérieures à 15 mg d’équivalent prednisone.

• Le régime désodé strict est déconseillé et ne doit être appliqué qu’en milieu hospitalier et pour des indications précises.

Comment contrôler sa consommation ?

• Privilégier les aliments contenant peu de sel et boire des eaux pauvres en Na+ (voir tableau ci-dessus).

• Il faut apprendre à lire les étiquettes : la quantité de sel d’un aliment correspond à 2,5 fois la teneur en Na+. Si la teneur n’est pas précisée, plus le sel sera positionné en haut de la liste, plus la préparation en contiendra.

• Remplacer le sel par des herbes, aromates, jus de citron, épices, ail, oignons.

• Ne pas mettre la salière sur la table, goûter avant de resaler et cuisiner soi-même ses propres plats sans ajouter de sel pendant la préparation.

• Un repas sans ajout de sel est environ égal à un apport de 2 g de sel . 1 sachet de sel = 1 pincée = 1 g de NaCl.

EN PRATIQUE

• Les sels désodés au K+ (Bouillet, Xal) ne présentent aucun intérêt et sont parfois contre-indiqués du fait de l’apport en potassium.

• Contre-indication au régime hyposodé : traitement par le lithium (risque d’intoxication par le lithium), insuffisance surrénale.

• Eviter dans ce cas les médicaments effervescents.

Sources : dossier « Diminuer sa tension en réduisant sa consommation de sel », www.ameli-sante.fr ; Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail, « Sel », www.anses.fr ; INPES, « Le sel : comment limiter sa consommation », www.inpes.sante.fr ; La Revue du praticien, médecine générale, tome 25, n° 866, sept. 2011, « Régime sans sel : pour qui, pourquoi, comment ».