Boissons sucrées : risque de cancer augmenté

Le 10 juillet 2019, le British Medical Journal a publié les résultats d’une étude menée par l’Inserm* sur l’association entre les boissons sucrées et le risque de cancer. Selon l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle, une consommation de boissons sucrées est associée à un risque augmenté de cancer, en particulier de cancer du sein.

Dans cette étude, les boissons sucrées regroupent toutes les boissons contenant plus de 5 % de glucides telles que les sodas, les sirops, les boissons à base de jus de fruits concentré, les boissons chaudes sucrées, les boissons de sport énergétiques et les jus de fruits faits maison ou 100 % purs jus de fruits sans sucres ajoutés vendus dans le commerce.

Une augmentation moyenne de 100 ml (environ un verre) de boissons sucrées par jour est associée à une hausse d’environ 18 % du risque de cancer. Point pouvant en surprendre plus d’un : les jus de fruits, même 100 % pur jus, sont concernés. Il n’est cependant pas possible de conclure à un lien de cause à effet direct, l’étude conduite étant observationnelle. Mais les résultats suggèrent que la consommation de boissons sucrées est potentiellement un facteur de risque modifiable dans la prévention des cancers.

Cette étude prospective présente plusieurs points forts. Elle comprend notamment un large échantillon, au total 101 257 individus de plus de 18 ans issus de la cohorte française NutriNet-Santé (conduite de 2009 à 2017), et une mine d’informations sur leur alimentation grâce à des questionnaires intégrant 3 300 aliments différents et boissons et les consommations alimentaires sur 24 heures (à plusieurs reprises). Les participants volontaires appelés « Nutrinautes » renseignaient également leurs données sociodémographiques, leurs modes de vie et données de santé (statut pondéral, comorbidités métaboliques et antécédents familiaux) pour limiter les biais.

*En association avec l’Inra (Institut national de recherche agronomique), la Cnam (Caisse nationale d’assurance maladie) et l’Université Paris 13