Vendez-vous ou délivrez-vous des masques à vos patients ?

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Publié le 2 mai 2020
Par Francois Pouzaud
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NON MAIS

Elie Contard, titulaire en milieu rural, à Echiré (Deux-Sèvres). Il emploie 4 salariés. Syndicat : USPO ; groupement : HPI Totum.

Aujourd’hui, le pharmacien n’a pas le droit de distribuer ou de vendre des masques de protection aux patients, même sur prescription. On a juste la dotation classique que l’Etat nous envoie et qu’il faut distribuer aux professionnels de santé. Je respecte à la lettre les consignes du gouvernement données à la profession depuis le début de la crise sanitaire. Sans jamais répondre favorablement aux sollicitations des clients. Nous avons des demandes tous les jours et nous leur expliquons que ce n’est pas possible pour le moment. Dès que l’Etat nous y autorisera, je serai prêt et, selon ce qui sera décidé, je distribuerai gratuitement ou vendrai des masques à mes clients, quelle que soit la marche à suivre.

NON

Rodica Barthe, titulaire d’une pharmacie de quartier (4 salariés dont 1 adjoint), à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Groupement : UPP.

Poser une telle question, c’est une blague ! On reçoit presque tous les jours des mails de la Direction générale de la santé qui spécifient que la vente ou la distribution de masques au public est interdite. Il arrive qu’un médecin de quartier me demande pour un patient fragile ou suspect de lui donner un masque de mes stocks personnels mais je ne déroge pas à la règle. Il est difficile de faire une exception pour un patient, car si on l’accorde à l’un, il faudrait le faire pour tout le monde. La situation devient très malsaine. J’exerce en zone frontalière et beaucoup de Français travaillent en Suisse, achètent des masques sur internet et se les font livrer sur leur lieu de travail. Les clients qui n’en ont pas sont induits en erreur car ils voient certains de mes patients porter des masques chirurgicaux. Et quand je leur demande où ils se sont procuré ces masques, ils tournent la tête et changent de sujet.

OUI MAIS

Françoise Gérard, titulaire d’une pharmacie de quartier (4 salariés dont 1 adjoint), à Nancy (Meurtheet-Moselle). Syndicat : FSPF ; groupement : Objectif Pharma.

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Face à une demande de masques d’un client, je lui dis qu’ils vont bientôt arriver, au moment du déconfinement. Les patients n’attendent que ça pour en acheter. Chez nous, une consigne a été mise en place entre médecins et pharmaciens. Lorsqu’un patient suspect consulte son médecin, ce dernier lui donne un masque chirurgical de sa dotation. Le patient arrive masqué avec son ordonnance à l’officine. Mais si ce masque n’est pas remis au cabinet médical, le médecin nous appelle et j’en donne un, à titre exceptionnel, au patient que l’on prend d’une boîte de la pharmacie. Il serait très mal perçu par la profession que des commerçants ou des grandes surfaces puissent vendre des masques alternatifs et que cela nous soit refusé, alors que l’Etat est bien content de pouvoir compter sur nous en ce moment.

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