Les difficultés des officines liées à des prix de cession irréalistes

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Publié le 23 avril 2011
Par Francois Pouzaud
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Le nombre de pharmacies engagées dans des procédures collectives est en recrudescence. D’après des chiffres d’Interfimo, elles ont augmenté de 25 % en 2010 pour le secteur officinal. Dans le détail, les procédures de sauvegarde passent de 14 à 20 entre 2009 et 2010, les redressements judiciaires de 64 à 69 et les liquidations de 34 à 51, soit un total de 140 procédures contre 112 un an plus tôt. « Certes, rapporté aux 23 000 officines, le taux de défaillance est de 0,6 %. Il doit être relativisé avec les 55 000 procédures collectives recensées par l’Insee dans l’univers des PME », pondère Luc Fialletout, directeur général adjoint d’Interfimo.

30 % des difficultés en Ile-de-France

Où se situent les pharmacies en situation délicate ? Pour le savoir, le spécialiste du financement des professions libérales a établi une carte de France des défaillances. « 30 % des pharmacies en difficulté se situent à Paris ou en Ile-de-France, 12 % en région PACA et 6 % dans les DOM », signale-t-il. On peut alors remarquer qu’il y a « un lien évident entre la localisation des procédures collectives et la déconnection des prix de cession avec la rentabilité ».

A la lumière des difficultés actuelles des officines, il ressort que trois types de facteurs de risque peuvent être dégagés :

– Des accidents de trésorerie liés à un déséquilibre entre le prix de vente, l’EBE et l’apport, une pression fiscale et sociale en année n+3, une mauvaise appréciation du stock repris ou un raccourcissement des délais de paiement.

– Des accidents d’activité, comme des travaux dans la zone de chalandise, l’arrivée d’un concurrent discounter, la perte d’un EHPAD, des erreurs de merchandising, l’échec d’un transfert.

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– Des erreurs de management, comme une surcharge salariale, une démarque inconnue, des prélèvements excessifs, une mésentente entre associés.