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Le marché n’a que faire de la crise
La crise sanitaire n’a pas eu d’impact sur le marché de la transaction. Les volumes et les prix se sont maintenus en 2020. Ces derniers progressent même sur les cessions d’officine de 1,8 à 2 millions d’euros.
Avec 155 cessions gérées en 2020, le réseau de cabinets d’expertise comptable indépendants CGP a le même volume de transactions que les années précédentes. « L’évolution du métier, accentuée par cette crise sanitaire, confirme l’engouement des jeunes diplômés à acquérir une officine », constate Joël Lecoeur, président de CGP. Même observation sur le marché de la première installation, rapportée par Mathéa Quercy, expertcomptable du cabinet Quercy, qui, depuis le début de l’année 2021, n’a jamais réalisé autant de plans de financement pour primo-accédants. « La demande ne porte pas que sur des pharmacies de taille importante ou sur une prise de participation, même faible, dans de grosses structures, les candidats à l’installation manifestent aussi un attrait pour les pharmacies de quartier », décrit-elle.
Le Covid-19 est passé par là, mais n’explique pas tout. Les honoraires stabilisent la situation économique et rassurent les prétendants à l’installation. « La pharmacie traditionnelle, rurale et de quartier, en perte de vitesse avant la crise sanitaire, a retrouvé un peu de lustre », acquiesce Philippe Becker, expert-comptable, directeur du département pharmacien de Fiducial.
La faiblesse des taux d’intérêt, conjuguée à une généralisation des cessions de parts sociales (le fait d’acheter un passif en même temps qu’un actif diminue le prix des parts) et au recours aux sociétés de participations financières de professions libérales (SPF-PL) pour l’acquisition de titres de SEL, permet de réduire le ticket d’entrée. Notamment en améliorant la capacité d’endettement des acquéreurs et en baissant les frais d’acquisition. Cela concourt à la désaffection à la reprise des « petites » officines dont la capacité à réaliser les nouvelles missions est plus aléatoire. « Le prix d’achat moyen est passé de 1,492 M€ en 2019 à 1,618 M€ en 2020, soit 126 000 € de plus qui impactent à la hausse le prix de cession exprimé en pourcentage du chiffre d’affaires (CA) HT », explique Joël Lecoeur. L’an dernier, le prix de cession moyen a fait un bond de 2 points, de 80 % à 82 %.
Ce que corrobore et perçoit Jérôme Capon, directeur du réseau chez Interfimo, dans les premières analyses de l’enquête statistique sur les prix de cession des officines 2020 de ce partenaire financier des professions libérales. « Les fondamentaux de la pharmacie restent sains, les curseurs du crédit n’ont pas bougé pendant la crise, nous avons débloqué plus de 1 milliard d’euros de financement avec LCL sur le marché de l’officine contre 950 millions en 2019 ».
Légère pression sur les prix
De ces premiers indices « se dégage une légère augmentation des prix sur les pharmacies de 1,8 à 2 M€ », souffle Jérôme Capon. Ce que retrouve également CGP puisque le prix de cession moyen pour les affaires de plus de 2 M€ ressort à 86 % en 2020 contre 78 % pour les officines moyennes entre 1 et 2 M€ et 48 % pour les petites pharmacies de moins de 1 M€. En multiple de l’EBE, le prix moyen 2020 est beaucoup plus stable et s’affiche à 6,78 fois contre 6,84 en 2019, 6,61 en 2018, 6,80 en 2017 et 6,83 en 2016. « La stabilité de ce multiple sur les cinq dernières années montre que le marché est au juste prix économique », souligne Jérôme Capon. « La vente de masques, la vente et la réalisation de vaccins anti-Covid et de tests antigéniques représentent une hausse de CA conjoncturelle et floutent la marge, c’est pourquoi nous retraitons les chiffres en excluant ce CA et cette marge additionnels dans le cadre d’une transaction », ajoute Mathéa Quercy.
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