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Il est urgent d’attendre
Avec des prix en chute de trois points en moyenne en 2009 selon Interfimo, certains experts conseillent aux acquéreurs d’attendre 2011 pour investir dans une pharmacie. Le temps, au moins, que les prix atteignent un meilleur niveau.
A moins qu’une occasion formidable traverse votre chemin, mieux vaut faire le dos rond et ne pas vous précipiter pour vous installer. En 1994, en effet, Interfimo se souvient que les prix de cession des pharmacies se situaient entre 4,5 et 6,5 fois l’excédent brut d’exploitation (EBE), malgré l’éventail des pourcentages de chiffres d’affaires. Car, à cette époque, l’EBE était un facteur d’ajustement de l’offre et de la demande. Aujourd’hui, qu’est-ce qui a changé ? « Le marché n’a pas suffisamment intégré la baisse de rentabilité dans la valorisation des officines », commente Jérôme Sicot, président du directoire d’Interfimo.
« Les prix sont trop élevés »
Par conséquent, les pharmacies moins rentables se retrouvent souvent avec un prix plus élevé. A Paris, cette déconnexion est criante. Le prix de cession moyen d’une pharmacie s’y élève, en 2009, à 10,1 fois l’EBE et à 82 % du chiffre d’affaires TTC, alors que sa rentabilité est moins bonne qu’ailleurs en France. « Acheter à un prix trop élevé quand le chiffre d’affaires progresse, ce n’est pas trop grave car la croissance de l’activité gomme le surprix, explique Olivier Desplats, expert-comptable du cabinet Flandre Comptabilité Conseil, affiliée au réseau CGP. Au terme de cinq années d’exploitation avec une croissance de 5,13 % par an, une pharmacie achetée sur une base de chiffre d’affaires de 100 passe à 128. Sa valorisation passe alors de 86 % à 67 % du chiffre d’affaires TTC. »
Aujourd’hui, Philippe Becker, directeur du département pharmacie de Fiducial Expertise, recommande aux acquéreurs de différer purement et simplement toute décision d’achat au prix du marché. « Les prix sont trop élevés. Une entreprise vaut en moyenne cinq fois son EBE si le besoin en fonds de roulement est correctement financé », affirme-t-il. Or, l’EBE moyen des pharmacies est actuellement compris entre 11 % et 12 % du chiffre d’affaires HT. Conséquence ? « Le prix d’une pharmacie dont le besoin en fonds de roulement est correctement financé devrait se situer entre 55 % et 60 % du chiffre d’affaires HT. En 2008, le prix moyen était de 95 % du chiffre d’affaires HT, avec des extrêmes très marqués, de 125 % à 40 % ! », juge-t-il.
Profiter des départs en retraite en 2011
Compte tenu de cette conjoncture, un tour de piste supplémentaire d’un an peut être profitable aux acquéreurs potentiels. « Les prix seront à bon niveau en 2011 ou juste avant l’élection présidentielle de 2012 », prédit Philippe Becker. Luc Fialletout, directeur général adjoint d’Interfimo, abonde dans le même sens. Pour lui, la vague des cessions est devant nous. Il prévoit même qu’à l’approche du scrutin présidentiel les cessions pour départ à la retraite vont s’accélérer sous les effets conjugués du papy-boom et des craintes de suppression de certaines exonérations fiscales après l’élection présidentielle.« Plus précisément, il y a un bataillon très important de préretraités potentiels car la tranche des personnes âgées entre 56 et 60 ans a plus que doublé entre 1997 et 2009 », observe l’expert-comptable.
Philippe Becker fait globalement le même pari : « Certains pharmaciens de cette tranche d’âge vont anticiper leur départ en retraite pour profiter d’exonérations fiscales qui ne seront sans doute pas éternelles. »
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