Génériques : effet de l’alignement des prix des princeps sur la substitution

Les ventes de mai sur le médicament remboursable ont été à la peine malgré le déconfinement (-12,2 % en valeur versus mai 2019, données Sell In, Gers Data). Dans ce contexte de récession, le générique s’en sort bien (-7,3 %), notamment par rapport au princeps (-30,2 %). « L’article 66 de la LFSS pour 2019 donne ses pleins effets », constate Patrick Oskar, délégué général du GIE GIERS et directeur général Gers Data. En hausse de 3 points sur avril, le taux de substitution s’est maintenu en mai, à 83,7 %. Le taux de pénétration mensuel des génériques sur les médicaments à marge thérapeutique étroite, pourtant plus difficiles à substituer, est également un motif de satisfaction : il est de 28,3 % en mai 2020 contre 26,4 % un an plus tôt.

Alors que l’arrêté ministériel permettant l’exclusion des spécialités de moins de 24 mois de commercialisation du périmètre de la base unique de remboursement n’est toujours pas publié, les princeps qui ont aligné leurs prix sur ceux de leurs génériques n’en tirent pas profit. Ainsi, Amlor détenait une part de marché (PDM) de 4,7 % en janvier 2020 juste avant alignement de son prix. Depuis février, cette stratégie ne lui a pas fait regagner de la PDM (3,9 % en mai). Même insuccès pour Diamicron dont la PDM juste avant l’alignement était de 8 %, et ensuite de 7 % en mai. Sur Zanextra, l’application de l’article 66 a divisé sa part de marché par deux en janvier 2020 (17 % contre 35 % en décembre 2019), puis est restée stable (17 % en mai). Sur Effexor, autre produit phare aligné, la remontée est légère (3,4 % en janvier 2020 avant alignement, 4,2 % en mai 2020).

« L’article 66 bénéficie à tous les génériques et à tous les types de produits, quelle que soit la stratégie mise en place par les princeps », conclut Patrick Oscar.