En grève de la faim depuis le 19 mai

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Publié le 7 juin 2014
Par Myriem Lahidely
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Parce que l’ARS Midi-Pyrénées lui a refusé trois fois, entre 2012 et 2013, une autorisation de transfert, Eric Milleret, cotitulaire de la Pharmacie Occitane, à Auch, a entamé une grève de la faim le 19 mai dernier. « Le transfert, censé rendre mon officine plus accessible, se ferait à 450 mètres sans quitter le quartier », résume le titulaire. Il s’installerait avec son associée Hélène Guinaudy sur l’autre rive du Gers, dans un local de 400 mètres carrés avec parking et accès aux personnes à mobilité réduite. « L’espace de vente actuel fait 60 mètres carrés et l’Ordre a reconnu lui-même que l’officine, ancienne, est peu adaptée à un exercice de qualité, mais il considère ce transfert motivé par des choix économiques plutôt que sanitaires. »

Le préfet du Gers et le syndicat majoritaire dans le département (FSPF) avaient donné un avis favorable, mais l’Ordre régional s’y est opposé ainsi que l’UNPF qui a notamment argué d’une discontinuité urbaine liée à la rivière. L’ARS Midi-Pyrénées a donc refusé le transfert, avec entre autres arguments qu’il « nuirait à la bonne répartition du tissu officinal et compromettrait l’approvisionnement en médicaments de la population du quartier d’origine ».

Pas de conséquence sur la répartition

Le secteur d’origine compte trois pharmacies, comme le secteur d’accueil. Dans le premier, plus peuplé, un projet immobilier, censé augmenter encore la population, a servi d’argument en défaveur du transfert. « Aucun permis de construire n’a été déposé en mairie à ce jour », conteste le titulaire. Michel Bourrousse, président du syndicat des pharmaciens du Gers (FSPF), reconnaît : « Ce transfert ne changeant pas sensiblement la répartition, nous l’avions validé, mais nous ne soutenons pas la façon dont M. Milleret communique sur ce dossier. S’il y a une nouvelle demande de transfert, nos conclusions ne seront pas forcément les mêmes. »

La Pharmacie Occitane est en effet passée sous franchise Lafayette il y a 8 mois. Dans une ville de 21 000 habitants qui compte 9 officines soit quatre de trop, un discounter n’est pas précisément bienvenu. Le pharmacien reste en grève de la faim tant que la médiation, qui vient de lui être proposée, n’a pas abouti.

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