Une première fois sous les meilleurs auspices

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Publié le 1 octobre 2022
Par Francois Pouzaud
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Annette Setti a choisi le bon timing pour s’installer. Ayant pris possession en mai dernier d’une officine avec un bel emplacement, elle a gagné sur le tableau financier en profitant de taux extrêmement bas et de l’avantage fiscal temporaire de l’amortissement comptable des fonds commerciaux.

Le 2 mai 2022, pour sa première installation, Annette Setti a repris la pharmacie de la Citadelle à Voiron (Isère). La passation avec sa venderesse, d’un an son aînée, a été agréable et de qualité, confiée à l’agence Pharmacessions. « C’est un outil de travail propre… et avec une équipe au complet », apprécie cette jeune installée de 33 ans. Un précieux atout car il n’est plus rare que des officines sans un minimum de collaborateurs deviennent invendables. Avec six salariés, dont deux adjoints, pour la seconder dans cette pharmacie moyenne (chiffre d’affaires hors taxe de 1,56 million d’euros, hors prestations liées au Covid-19) dégageant une très bonne rentabilité (excédent brut d’exploitation – EBE – hors rémunération de la gérante supérieur à 19 %), Annette Setti est confiante et va pouvoir se lancer dans ses projets de développement. La préparation des doses à administrer (PDA) figure ainsi parmi ses priorités, car l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) avec lequel travaille déjà la pharmacie, sous contrat, se situe à moins de 300 mètres. « Jusqu’ici, les piluliers étaient préparés sur place par une des préparatrices de l’officine. Dorénavant, ils le seront à la pharmacie avec le système Multimeds de Pharmagest », indique-t-elle. Un investissement qu’elle pourrait également rentabiliser auprès des patients d’une résidence senior à proximité, composée de 88 appartements indépendants. « Il y a seulement une cour servant de parking qui nous sépare », précise-t-elle. Son choix s’est cependant porté sur la pharmacie de la Citadelle pour sa situation à proximité immédiate de tous les commerces (le quartier est résidentiel et aux allures de « petit village »), du nouvel hôpital de la commune et d’un environnement médical important constitué par quatre médecins généralistes proches (après que l’un d’eux ait « déplaqué » pour raison de santé, elle a installé une borne de téléconsultation dans l’officine) et des spécialistes (cardiologue, dermatologue, endocrinologue et pédiatre) à moins de 500 mètres. Situé à l’entrée de la ville, l’établissement capte naturellement un passage important. « Voiron comporte neuf pharmacies, et hormis une pharmacie de centre commercial située dans le haut de la ville, la mienne est la première sur la route en revenant de l’hôpital et en descendant vers le centre-ville où sont amassées toutes les autres », décrit-elle.

Economies en série

Compte tenu de la rentabilité, loin des standards habituels, affichée par la pharmacie, sa valorisation en multiple de l’EBE avantageait la cédante et créait une surcote par rapport aux prix du marché actuel. « Après négociation, elle m’a consenti une baisse de prix de 120 000 € », glisse Annette Setti. A cette économie s’en est ajoutée une autre, fiscale cette fois, d’environ 100 000 € en optant pour l’amortissement du fonds commercial sur les conseils de son expert-comptable. Ayant fait appel au booster d’apport de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) pour un montant de 120 000 €, elle a dû constituer une société d’exercice libéral par actions simplifiée (Selas) qui amortira le fonds pendant 10 ans à sa place. En effet, l’aide à l’installation Interpharmaciens ne finance que des sociétés ayant le statut juridique de personne morale. Pour son prêt principal d’une durée de 12 ans, la jeune titulaire a profité d’un taux de 0,46 % auprès de la BNP. Juste avant la flambée.

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