Une installation même pas contrariée par le Covid-19 !

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Publié le 9 octobre 2021
Par Francois Pouzaud
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Emmanuel Foin est un primo-accédant de 34 ans, dont l’installation s’est déroulée pendant la crise sanitaire. Il a opté pour une officine en croissance depuis plusieurs années.

Accompagné par l’équipe de Pharmacessions dans son projet de rachat de la pharmacie des Ruires à Eybens (Isère), Emmanuel Foin reprend une pharmacie qui réalise plus de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires (CA) en octobre 2020, le cédant envisageant de se réinstaller dans une officine plus importante. Une affaire avec une croissance récurrente du CA sur les dernières années, ce qui contraste avec les ventes de fonds pour départ à la retraite. « J’estimais le prix trop élevé, mais cette pharmacie avait toutes les armes pour garder la même évolution », explique-t-il. En effet, les locaux d’exploitation sont récents et consécutifs au transfert réalisé en 2014 par le cédant. Et les dimensions généreuses : une surface totale de 267 m2, constituée par un espace client de 120 m2, un back-office de 53 m2 et une réserve de 100 m2. La pharmacie dispose également d’un grand parking privé réservé à l’immeuble qui l’abrite. Ce dernier est occupé par quatre médecins, ainsi que d’autres professionnels de santé et paramédicaux (kinésithérapeutes, podologues, etc.). « Le premier étage dispose de locaux vacants de 350 m2 qui pourraient accueillir d’autres médecins », précise-t-il. Mais pour cela, il a besoin de l’aide d’un investisseur pour racheter les murs, car lui n’en a pas les moyens. Des discussions sont en cours avec un confrère non installé, intéressé par cette acquisition.

Un chiffre d’affaires différé avec la crise

Emmanuel Foin a eu un coup de cœur pour l’environnement de l’officine. La typologie de la pharmacie des Ruires est mixte. « C’est à la fois une pharmacie de quartier avec une population résidentielle et une pharmacie de zone industrielle importante, grâce notamment à la présence d’entreprises telles que Schneider et Petzl, une société spécialisée dans le matériel d’escalade et l’alpinisme », indique-t-il.

Revers de médaille conjoncturel, si ce pharmacien a tout de suite été en première ligne avec le Covid-19, dès le mois suivant son installation, il a été confronté à un nouveau confinement et au télétravail des salariés des entreprises alentours. Autre avantage qui s’est transformé en un inconvénient temporaire : la pharmacie bénéficie des prescriptions du second pôle médical du centre hospitalier universitaire de Grenoble, l’hôpital sud spécialisé en traumatologie et orthopédie, et également de la clinique des Cèdres, situés à moins de 1 km. « Comme les stations de ski étaient fermées en raison de la crise sanitaire, les prescriptions ont été plutôt en sommeil, mais mon chiffre a quand même progressé dans cette période de Covid-19, raconte-t-il. Lors du premier confinement, l’affluence avait drastiquement baissé et, malgré ce coup d’arrêt, le CA n’avait pas diminué par rapport à la même période de 2019. »

Cela n’a fait qu’accroître la confiance de la banque qui a financé l’acquisition d’Emmanuel Foin, autofinancée à hauteur de 100 000 €. Le titulaire a pioché dans les boosters d’apport pour compléter le sien. Il a sollicité le fonds proposé par la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP) pour l’obtention d’un prêt in fine de 150 000 € sur 15 ans avec un différé d’amortissement de 12 ans au taux de 2 %. « Que ce soit la présentation de mon dossier ou la signature de l’accord de ce prêt complémentaire, tout s’est passé en visioconférence », apprécie ce pharmacien, ex-adjoint démissionnaire et inscrit à Pôle emploi avant son installation. Il a ainsi pu bénéficier des allocations chômage de l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (Arce), raison pour laquelle il ne s’octroie toujours aucune rémunération.

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