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Une installation à 1 euro
Interpellée fin 2019 par une pharmacie à vendre pour 1 €, Emilie Plantard s’est portée candidate pour son rachat. Elle va s’installer en janvier.
L’affaire avait fait grand bruit. Après des années sans parvenir à vendre son officine située dans la Manche, à Saint-Martin-de-Landelles, Claude Le Poultier avait fini par l’afficher à l’euro symbolique fin 2019. Un an après, Emilie Plantard, 33 ans, s’apprête à reprendre cette pharmacie rurale. « Ce n’est pas l’affaire du siècle, il y a du travail pour la développer mais elle a du potentiel », résume celle qui se réjouit de prendre la suite d’un titulaire avant tout proche de sa patientèle.
Cette proximité avec le patient avait fini par lui manquer après avoir commencé sa carrière hors des officines. Ces quatre dernières années, elle était adjointe dans l’Essonne. Mais avant, cette Bretonne a changé plusieurs fois de métier depuis l’obtention de son diplôme, option industrie, décroché en 2011 à la faculté de Rennes (Ile-et-Villaine), complété par un master en administration des entreprises.
Après avoir travaillé à l’étranger, elle revient en France, œuvre chez Sanofi, puis rejoint le répartiteur Alliance Healthcare. D’abord dans le Finistère comme responsable d’un établissement puis comme déléguée commerciale, et ensuite au siège en tant que responsable marketing éthique et qualité du groupement Alphega.
Le rêve de la campagne
Aujourd’hui, elle réalise son rêve : s’installer en milieu rural et se rapprocher du littoral ! La pharmacie Le Poultier occupe une charmante maison de briques. « L’activité tourne autour de 400 000 € », précise Emilie Plantard. La future titulaire va garder à ses côtés la préparatrice, présente depuis plus de 20 ans, qui connaît sur le bout des doigts la patientèle de cette commune nouvellement fusionnée avec deux voisines, où se trouvent deux autres officines, un médecin, un infirmier, etc.
Pour en arriver là, il a fallu un heureux hasard. « Une amie avait vu un message sur les réseaux sociaux mentionnant cette pharmacie à 1 €. En rigolant, elle m’a dit : “C’est pour toi !” ». Ni une ni deux, la pharmacienne téléphone au titulaire et, la semaine suivante, se rend sur place. Après mûres réflexions avec son mari, elle estime que tous les voyants sont au vert. Son expérience professionnelle variée lui sert pour conforter ce choix. Méthodique, elle a planché sur la comptabilité de l’entreprise pour vérifier sa viabilité, s’assurer du soutien d’une banque pour emprunter quelque 50 000 € (pour le stock et l’aménagement), trouver des moyens d’alléger les charges, notamment en informatique…
De son côté, le maire, motivé par le maintien de la croix verte dans le village, l’accueille « chaleureusement ». Il la met en contact avec Latitude Manche, l’agence d’attractivité du département, qui l’épaule pour trouver un logement. Finalement, en deux rendez-vous, c’est plié. Une maison avec jardin attend la famille. Concernant la pharmacie, le compromis de vente du fonds a été signé avant le deuxième confinement. Reste le seing définitif, programmé ce mois de décembre.
Développer le hors ordonnance
Emilie Plantard a fait ses cartons pour déménager fin novembre dans le but de se rendre à l’officine en décembre pour une transition en douceur. Dans cette pharmacie « de moins de 40 m2 mais avec une pièce de confidentialité », elle compte développer un peu de parapharmacie, jusque-là quasi inexistante. « Pendant le mois de décembre, je vais pouvoir discuter de leurs besoins avec les gens, pour cibler [les marques à rentrer] ». Ensuite, elle espère bien développer les nouvelles missions : les entretiens, la vaccination, les tests rapides d’orientation diagnostique (Trods)… Et pourquoi pas, les tests antigéniques. Emilie Plantard y est déjà formée !
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