Tombebœuf se mobilise pour conserver son nouveau médecin

Qu’il n’y ait plus de praticien dans ce village depuis six mois est, à soi seul, un motif d’installation. » Yves Bigourdan est depuis un mois le médecin de Tombebœuf, un bourg de 400 habitants. Un changement de vie après deux ans en tant que salarié de la CPAM de Pau et vingt ans d’exercice libéral en ville. « Je me sens mieux ici, en contact avec des patients plutôt qu’avec des dossiers, libre de choisir ce que je souhaite faire et de pratiquer une médecine variée qu’un généraliste de ville ne fait plus », estime Yves Bigourdan, désormais seul en poste dans un canton qui comptait quatre praticiens pour 1 400 habitants il y a encore deux ans, partis pour cause de retraite, ou de changement d’orientation.

L’officinale cède deux pièces de son local

« Le plus proche médecin était à dix kilomètres et le chef-lieu, Villefranche-du-Queyran, est à 20 kilomètres. C’est un peu loin pour des personnes âgées qui n’ont pas de voiture. La moindre visite à domicile prend une heure. Les gens comprennent qu’on ne peut aller partout. Ils sont contents de voir revenir un service médical », observe le médecin, qui consulte de 8 h à 20 h, en cabinet essentiellement. La pharmacienne du village, Aline Monnereau, qui perdait des ordonnances et voyait son chiffre d’affaires baisser depuis septembre, a cédé à Yves Bigourdan deux pièces non occupées de son officine pour y installer le cabinet. « Ni l’ARS ni la CPAM ni l’Ordre des médecins, lequel a enregistré une seule inscription dans le Lot en 2012, n’ont pu ni su nous aider », déplore-t-elle. La commune a donc participé à l’achat de matériel et proposé un logement, et la communauté de communes a offert une prime d’installation de 5 000 euros.