Serge Gilodi, directeur du cabinet Channels

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Publié le 3 avril 2013
Par Francois Pouzaud
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« Pharmacien Manager » : Un jeune pharmacien doit-il refuser d’intégrer une SELAS ?

Serge Gilodi : En tout cas, une SELAS permet à un pharmacien de détenir la majorité du capital d’une pharmacie sans en être exploitant. Comme le prévoit l’article 5.1 de la loi sur les SPF-PL. Néanmoins, l’Ordre et les syndicats s’accordent pour supprimer cet article du décret à venir afin d’abolir « l’esclavage à 5 % au capital » induit par des montages ?extrêmes. Ce qui ne serait pas sans conséquence sur l’installation des jeunes et la restructuration du paysage officinal. En effet, les jeunes ?diplômés seraient privés des vertus des SELAS, et notamment de celle de pouvoir s’installer dans de belles affaires sans en avoir les moyens. Par ailleurs, les quelque 500 SELAS existantes n’auront que deux ans pour se mettre en conformité. Je comprends les préoccupations, légitimes, des instances professionnelles pour mettre fin à certaines dérives. Cependant, n’y a-t-il pas une solution intermédiaire à imaginer ?

P.M. : Que proposez-vous?

S.G. : La SELAS se caractérise par sa souplesse et sa liberté contractuelle. Il suffirait d’attribuer comme dans les SA et SELAFA des actions à droit de vote double (1 action égale 2 voix) à l’associé exploitant pour affermir ses pouvoirs dans l’entreprise. Ainsi, en détenant 25 % du capital + 1 action et 50 % + 2 % des droits de vote, l’indépendance professionnelle et les intérêts de l’exploitant sont préservés tout en donnant une plus grande latitude pour les reprises d’officine.

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