Redressements en série

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Publié le 23 février 2013
Par Myriem Lahidely
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Nous sommes extrêmement inquiets pour notre réseau. Nos petites officines vont devoir se regrouper si elles veulent survivre. » Jacques Huguen, président de l’Ordre des pharmaciens de Bretagne, fait actuellement la tournée des pharmacies en redressement judiciaire de sa région. Il en dénombre une dizaine au total, à Rennes, Saint-Brieuc, Lorient, Brest… « Au cours des quinze dernières années, beaucoup de familles sont parties s’installer dans des communes de la deuxième couronne urbaine. Certaines villes se retrouvent en sureffectif officinal alors qu’elles ont perdu une bonne part de leur clientèle. »

Pascale Collinet fait partie de ces officinaux en difficulté. Elle gère depuis 1995 une pharmacie de quartier à Saint-Brieuc, en redressement judiciaire depuis novembre. Ces deux dernières années, la titulaire, qui travaille seule, a vu son chiffre d’affaires rogné de 5 % puis de 10 %.

Des prescripteurs partis et non remplacés

Pascale Collinet ne déplore pas seulement la démographie, le manque à gagner sur le générique, les déremboursements ou la concurrence des parapharmacies : « Les prescripteurs du quartier sont partis et n’ont pas été remplacés, une part de ma clientèle s’est détournée,. Seuls les médecins travaillant en cabinet avec d’autres confrères trouvent des repreneurs. Saint-Brieuc est pourtant une ville avec des facultés, ce n’est pas un désert. » Le président de l’Ordre pointe aussi du doigt la tendance des grossistes à réduire les délais de paiement ainsi que la frilosité des banques.

Pascale Collinet en convient : « Un regroupement c’est plutôt mieux qu’une fermeture, mais ce n’est pas gagné vu l’individualisme de la profession ! » Et vu la préconisation de l’IGAS de réduire de 10 % le nombre de pharmacies d’ici 2017…

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