Comment faire pour… profiter de la baisse des taux d’intérêt

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Publié le 5 octobre 2019
Par Francois Pouzaud
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1Financer ses projets professionnels

Les taux de crédit, actuellement au plus bas, doivent inciter à financer à crédit des travaux dans l’officine. Le pharmacien dirigeant ne doit jamais perdre l’occasion de profiter des crédits à des taux à long terme, qui plus est, historiquement bas. Du fait de la déductibilité des intérêts d’un crédit professionnel, mieux vaut épuiser toutes les possibilités d’endettement professionnel. Et ce, afin d’autofinancer au maximum ses investissements privés, de réaliser des placements « retraite » ou des plans de capitalisation à long terme — les rendements sont supérieurs aux coûts réels des crédits — ou de conserver sa trésorerie pour les besoins à court terme de l’officine.

Néanmoins, un crédit, quoique judicieux sur le plan fiscal, peut être refusé en raison d’un endettement global trop élevé.

2Renégocier son emprunt professionnel

Il faut avant tout commencer par interroger sa banque. Si elle accepte de refinancer, il faut analyser les conditions de refinancement. En général, la renégociation d’un prêt est intéressante à partir d’un différentiel de taux de 1 point de base (soit 1 %). Vigilance également sur la durée restante de l’emprunt. En principe, il est plus judicieux de renégocier en début de crédit dans une période où l’on paie beaucoup d’intérêts. Selon le taux d’endettement requis par la banque et s’il y a déjà un surendettement, il est possible d’essuyer un refus. C’est pourquoi, il vaut mieux que l’officine soit en bonne santé pour poser sa candidature auprès d’une nouvelle banque. «   Pour toutes les autres questions, il n’y a pas de réponse standard, c’est selon les dossiers   », répond Catherine Bel, du cabinet Patrimoine premier.

3Border le nouveau financement

Pour le financement de travaux (agencement, automatisation, matériel informatique, etc.), la meilleure durée est celle qui se rapproche le plus de la durée moyenne d’amortissement fiscal de l’investissement. Lorsque des postes de travaux importants sont fiscalement amortissables sur des durées différentes, il peut même être judicieux de prévoir des financements séparés, y compris par crédit-bail pour le mobilier.

Sous réserve que la renégociation d’un prêt soit rentable (l’évaluation du nouveau financement doit tenir compte de tous les frais induits par cette opération, notamment les pénalités de remboursement anticipé de l’ordre de 3 à 8 % du capital restant dû), elle doit permettre de maintenir la même durée et bénéficier d’une mensualité plus faible. Ou mieux encore en matière de gains, maintenir la mensualité à l’identique mais réduire la durée. «   Les frais pour de nouvelles garanties, quant à eux, ne devraient pas être très élevés car, souvent, il s’agit de nantir le fonds de commerce avec, éventuellement, la caution personnelle du pharmacien, précise Catherine Bel. Mais d’autres garanties peuvent être demandées. Encore une fois, c’est au cas par cas.   »

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Si une nouvelle assurance-décès est contractée (auprès de la nouvelle banque qui refinance le prêt), l’état de santé du pharmacien emprunteur peut avoir une incidence. «   En effet, si celui-ci s’est dégradé, il va s’ensuivre des augmentations du coût de l’assurance et donc de la mensualité , met-elle en garde. Il ne faudrait pas que ce surcoût absorbe le gain de refinancement. Dans ce cas, il est indispensable de réaliser une étude de coût d’assurance en amont du projet.   » §

UNE RENÉGOCIATION DE PRÊT

Cas d’une officine dont le capital restant dû est de 1 035 511 € après 4 ans de remboursement d’un prêt contracté au taux initial de 1,80 %. Le taux est renégocié à 0,80 % sans changer la durée du prêt restant à courir. Le gain s’élève au terme de l’emprunt à 44 854 €.