Ces pharmaciens ont eu l’esprit de famille pour emprunter et investir

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Publié le 25 avril 2020
Par Francois Pouzaud
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C’est un prêt obligataire avec obligations simples qui a permis à Amandine Cervellera d’être accompagnée dans son installation à Maubeuge par un pharmacien titulaire issu de son entourage familial. Sans pour autant se dessaisir du capital de son officine.

Amandine Cervellera, 34 ans, s’est installée en début d’année à Maubeuge (Nord) dans une officine de quartier, de taille moyenne et de bonne rentabilité. Avec un apport très limité, elle n’aurait jamais pu convoiter cette officine sans l’aide désintéressée de son beau-frère, lui-même titulaire depuis quelques années. « Son but était de m’aider et non pas de faire un bon placement », apprécie-t-elle. C’est dans cet esprit que le cabinet Plumecocq, membre du GIE PSP, a été consulté. « Plutôt que la traditionnelle association exploitant/investisseur, j’ai proposé un montage type booster d’apport via un contrat d’émission d’un emprunt obligataire », présente Nicolas Plumecocq, du cabinet éponyme. Une solution sur mesure pour éviter à l’investisseur de trop entrer au capital de la société d’exercice libéral par actions simplifiée (SELAS) d’Amandine (seulement à hauteur de 10 %). « Ainsi, quand il me revendra sa participation dans cinq ans, je n’aurai pas le sentiment de racheter le fruit de mon travail », explique-t-elle. Dans l’emprunt obligataire émis, Amandine ne paie que des intérêts chaque année à son associé à un taux annuel de 7 % et lui remboursera le prêt en totalité en une échéance, in fine. Les obligations étant simples, le titulaire prêteur ne pourra pas décider, à sa seule initiative, de convertir sa créance en titres de la SELAS.

Un plan de financement équitable

Dans le cas présent, son beau-frère a souscrit cet emprunt au travers de sa société de participation financière de professions libérales (SPF-PL). « L’argent mis à disposition par le pharmacien investisseur est considéré par les établissements financiers comme de l’apport à partir du moment où il est bloqué pendant la durée du prêt », précise Nicolas Plumecocq. L’acquisition de cette officine a nécessité 144 k€ d’apport. Ils ont été financés à hauteur de 40 k€ par la SELAS constituée par Amandine, le reste provenant de la SPF-PL de son beau-frère, 4 000 € au titre de sa participation au capital de la SELAS et 100 k€ de prêt obligataire. L’implication dans le capital, bien que limitée, permet à l’investisseur d’avoir un pied dans la structure qui détiendra ses fonds et ainsi de pouvoir surveiller son investissement. Le plan de financement est bouclé par un prêt bancaire et un crédit vendeur de 100 k€.

Bien utilisé, le prêt obligataire sera moins onéreux pour cette jeune titulaire que l’option « association avec un investisseur à 49 % au capital ». Tandis que le pharmacien investisseur, même avec 10 % de titres, réalise un bon placement (cet emprunt étant rémunéré) et sur un support qu’il connaît parfaitement pour en être actionnaire.

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