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« J’ai coté 400 laboratoires dans le cadre de ma stratégie RSE »
Engagée dans une démarche de responsabilité sociétale des entreprises, Magali Belaud, titulaire à Toulouse, a mis en place un système d’évaluation de ses fournisseurs. Un outil en phase avec ses propres valeurs.
Tout est parti d’un reportage réalisé par le mensuel Pharmacien Manager, lequel organisait un audit par l’agence de coaching en RSE Primum Non Nocere. « C’est ainsi que j’ai parlé avec Olivier Toma, le fondateur de cette société, et que j’ai réalisé que je faisais de la RSE sans le savoir », explique la pharmacienne, qui, avant de s’installer début 2013, a travaillé pendant 10 ans au service marketing d’Avène, dans le groupe Pierre Fabre. Lors de cet échange, Olivier Toma lui parle justement du projet de Pierre Fabre consistant à accompagner des officines en vue de l’obtention du label Très Haute Qualité sanitaire sociétale et environnementale (THQSE).
Un pilotage chiffré
Adhérente du groupement Médiprix, Magali Belaud était déjà engagée dans une démarche qualité et disposait ainsi d’un tableau de pilotage de ses fournisseurs. Ce document prend la forme d’un tableur Numbers (l’équivalent, chez Apple, d’Excel pour les utilisateurs de PC) où est noté chaque fournisseur : qualité, chiffre d’affaires réalisé, partenariat avec le groupement, litiges sur des commandes… Ce tableau comporte aussi des colonnes sur la RSE pour générer un score sur 300 points. Le recours à des factures dématérialisées est valorisé. A contrario, envoyer ces documents par courrier est sanctionné d’une note négative (- 15 points). « Un laboratoire qui génère plus de 10 000 € de chiffre d’affaires est un partenaire fort, il obtient la note maximale de 75 ; un partenaire du groupement, c’est 10 points en plus ; s’il rejoint la carte de fidélité Médiprix, il gagne encore 5 points ; en cas de remise de fin d’année (RFA), 50 points ; et s’il y a des RFA au groupement, 50 points de plus ; en cas de bons de remise immédiate (BRI) négociés, c’est à nouveau 50 points. De fait, cela rentre dans la RSE en permettant de faire baisser le prix final pour le consommateur et d’augmenter le pouvoir d’achat de ce dernier sur des produits qualitatifs », poursuit Magali Belaud, qui a elle-même mis au point sa méthode de calcul. D’autres atouts font également grimper la cagnotte : si le fournisseur est français, régional, bio ou naturel, engagé dans une démarche RSE, laquelle peut consister à éviter les “surpackagings” ou encore à se mobiliser pour des causes de santé publique.
Une minute et beaucoup d’effets
Ce critère RSE « me prend une minute par laboratoire car je l’aborde au début de chaque rendez-vous commercial », précise celle qui a, par exemple, déréférencé de son point de vente les masques fabriqués en Chine. « Désormais, je “blackliste” tout ce qui ne vient pas d’Europe », a-t-elle tranché. Si ses partenaires (« environ 400 lignes » sur son tableau) ne connaissent pas leur note, ils savent quels critères comptent pour cette pharmacie qui a décroché le label THQSE au niveau « or ». « C’est un outil utile au quotidien pour la négociation : à prestation égale, un laboratoire non impliqué dans la RSE sait que mon but est de faire attention à la planète et à mes salariés, et donc qu’il part avec un désavantage. De plus, cette démarche aide à valoriser l’image de la pharmacie : les fournisseurs investis dans la RSE préfèrent travailler avec des officines comme la mienne parce qu’ils ont de l’argent à y gagner aussi, ne serait-ce que par une meilleure gestion des périmés », conclut celle qui analyse chaque stock de produits en fin de vie, et négocie avec les laboratoires une remise pour proposer ces derniers en bacs soldeurs. Du gagnant-gagnant.
Vive le recyclage !
Dans son officine, Magali Belaud trie tout, mais surtout elle est intraitable avec les publicités sur le lieu de vente (PLV) et autres documents reçus sans qu’elle le veuille. Elle s’efforce même de faire le point en fin de rendez-vous sur les éventuels brochures, flyers, panneaux proposés par le commercial afin de choisir uniquement ce qui lui est utile.
PUBLIÉ DANS PHARMACIEN MANAGER N° 194 DE JANVIER 2020
PUBLIÉ DANS LE N° 3344 DU 21/11/2020
BIO Magali Belaud
Diplômée de la faculté de pharmacie de Limoges (Haute-Vienne)Devient titulaire de la pharmacie Saint-Exupéry à Toulouse (Haute-Garonne)Membre du projet LymphCare au sein de la société interprofessionnelle de soins ambulatoires (Sisa) Pont des Demoiselles
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