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Green attitude
Mettre en place une démarche » développement durable » dans son back-office, c’est faisable, en modifiant — comme à la maison — ses habitudes. En prime, réduire l’impact de son activité sur l’environnement permet d’alléger les factures !
Économiser l’énergie, réduire les déchets, les recycler ou les valoriser… La question commence à poindre car les jeunes générations ont une autre conscience écologique du monde, et le personnel et les clients y sont de plus en plus sensibles », remarque Olivier Toma, directeur de Primum Non Nocere, qui accompagne des professionnels de santé – hôpitaux, cliniques, pharmacies – dans leur démarche de développement durable. Le Grenelle de l’environnement a posé des objectifs à court et moyen termes. Les pharmacies doivent y participer en développant de bonnes pratiques. Elles sont tenues de le faire avec les DASRI ou avec Cyclamed. Aussi, bon nombre d’officinaux ont anticipé l’interdiction des sacs plastiques à usage unique en janvier 2016, les remplaçant par des sacs papier ou réutilisables. Mais par où commencer pour décliner/appliquer une démarche durable dans son back-office ? « Cela peut s’avérer compliqué si le chef d’entreprise n’en a pas compris les enjeux alors qu’il a tout à y gagner, assure Olivier Toma. Pour agir, il faut au préalable des indicateurs qui permettent d’avoir en tête ce que l’on consomme; en premier lieu les consommations d’énergie, les déchets produits en général et la politique d’achat pour éviter les périmés, par exemple. » Sophie Astruc, titulaire de la pharmacie de Clairdouy à Saint-Georges-d’Orques (34), complète : « Faire attention, recycler, est une façon de voir et d’être déjà impliqué personnellement, mais la motivation du personnel est essentielle. »
REPENSER l’espace.
Les emballages sont un véritable fléau. Ils représentent chaque année des milliers de tonnes de déchets à recycler. Des filières le permettent et des villes y participent, qu’elles aient installé des sites ou containers de récupération ou institué des jours de passage à domicile. « On peut connaître les modalités en appelant sa mairie ou son agglo. Les cartons peuvent être valorisés en isolants, par exemple, ou recyclés en nouveaux cartons », résume Olivier Toma. Florence Normand, titulaire en périphérie de Céret, une cité de 7 000 habitants dans les Pyrénées-Orientales (66), a demandé un container à sa mairie, installé près de son officine. « La ville passe une fois par semaine, et j’ai acheté un chariot (200 €) pour y stocker les cartons pliés au fur et à mesure. » C’est autant de colis qui n’encombrent plus l’arrière-boutique. Sophie Astruc va encore plus loin dans le recyclage. Elle réutilise les boîtes de séparation provenant des cartons de livraison. « On y classe les périmés avant de les ranger dans des caisses en attendant que les laboratoires les récupèrent. On utilise aussi ces cartonnettes pour ranger les loupes par dioptries, par exemple, ou les bandes Velpeau, ou pour l’envoi d’un petit colis », détaille-t-elle. Il est aussi possible de réduire considérablement les déchets en agissant à la source « en contactant des répartiteurs ou des laboratoires qui livrent l’officine », fait observer Olivier Toma. Pour éviter « de recevoir une commande de produits dans cinq cartons trop grands dont un sert d’emballage au seul bon de livraison », déplore Sophie Astruc. Depuis 2008, en regroupant systématiquement toutes les livraisons prévues le même jour à un même client, le laboratoire Pierre Fabre, lui, a réduit de 10 % ses livraisons mensuelles en transport express, soit 5 500 livraisons en moins chaque mois.
ATTENTION aux PLV.
Les présentoirs ou PLV le plus souvent offerts par les laboratoires se retrouvent généralement dans les poubelles voire sur les trottoirs. « On peut par exemple les donner à des associations qui vont les réutiliser », fait observer Olivier Toma. Florence Normand, qui n’en utilise aucune, les refuse systématiquement et l’annonce au préalable à ses représentants. Une fois pour toutes, c’est une chose en moins à gérer pour l’équipe. On peut aussi les évacuer du back-office en les recyclant dans l’officine, comme à la pharmacie de Clairdouy : de grands cylindres à la marque Klorane repeints en gris métallisé servent de corbeilles à promos design devant les comptoirs. « Le mot d’ordre est de ne rien jeter sans prévenir. Tout peut être réutilisé ici ou chez nous », insiste Sophie Astruc.
HALTE au gaspillage.
Tous les courriels ne méritent pas d’être imprimés. Mais, pour les papiers qui le sont déjà, recycler au maximum avant de jeter est simple à mettre en place. Bons de livraison, ordonnances, fax, commandes imprimées, bordereaux de répartiteur ou de grossiste… À Céret, par exemple, toutes les feuilles sont réutilisées. « On les remet dans le fax ou le photocopieur, et nous avons une poubelle jaune dans le back-office vidée ensuite dans le container », note Florence Normand. La pharmacie de Clairdouy les redécoupe au format A5 et les recycle en bloc-notes aussi utile au comptoir que pour transmettre des informations ou rappeler une commande, à son adjoint ou à l’équipe. « Ça nous sert de Post-it ou de papier brouillon, résume la pharmacienne. Il y a dix ans, nous commandions 50 ramettes papier trois fois par an, maintenant, nous avons réduit à 15 deux fois par an. »
VIVE les leds !
Mettre son back-office au vert, c’est aussi réduire ses consommations d’énergie. L’éclairage, notamment, représente selon l’Ademe 15 % à 20 % des dépenses dans les bureaux. Le premier réflexe : éteindre les lampes des pièces inoccupées. On peut aussi penser au minuteur ou au détecteur qui déclenche l’éclairage lorsqu’on en a besoin ou utiliser des ampoules basse consommation. Emmanuel Assouline, titulaire de la pharmacie du Lion à Paris, a remplacé tout son éclairage (spots, halogènes, ampoules classiques) par des leds. « Ça a un coût au départ, mais c’est plus performant, plus pérenne et beaucoup plus économe », note-t-il. Florence Normand a tout amorti (leds et basse consommation) sur deux ans. Samuel Hauwy, directeur général d’Evolugreen, société spécialiste du « relamping », promet que « cette technologie permet de réduire de 50 à 70 % sa consommation. Elle peut être optimisée par une programmation horaire ou pilotée à partir d’un smartphone. » En cumulant les petits gestes, les pharmaciens deviendront acteurs majeurs de la santé… durable. En 2020, les consommations énergétiques devront selon la loi avoir été réduites en France de 20 % par rapport à 2010, et 50 % des déchets devront être recyclés.
EN TESTUne cartographie de son impact
Le laboratoire Fabre teste dans plusieurs officines un outil d’autoévaluation conçu par Primum Non Nocere au départ pour les hôpitaux. Il donne une cartographie de la politique déchet, énergie, ou achat produits. « Cet état des lieux permettra à l’officine de chiffrer son impact environnemental, sociétal et économique pour à terme l’amener à obtenir une labellisation officine verte », résume Annabelle Cravo, en charge de la politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises) chez Naturactive.
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