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© Amphithéâtre à Lille - DR
Nouvelles missions : le recrutement d’adjoints fait débat
Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) l’a redit en conférence de presse le 27 février dernier : « plus le métier évolue, plus la pharmacie va avoir besoin d’adjoints ». Le lendemain, jeudi 28 février, devant un amphithéâtre rempli d’étudiants et de titulaires venus assister au Colloque organisé à la faculté de pharmacie de Lille (Nord) par le Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens (CROP) du Nord-Pas-de-Calais sur le thème « A qui appartiendra l’officine de demain ? », Jérôme Cattiaux, président du syndicat des pharmaciens du Nord (affilié FSPF), a expliqué que « le pharmacien va muter de dispensateur accompli à dispensateur accompagnant. »
Mais derrière les déclarations de bonnes intentions, une question de fond subsiste : la pharmacie a-t-elle les moyens d’avoir plus d’adjoints ? « Une pharmacie sur deux se sent financièrement vulnérable », indique Olivier Desplats, expert-comptable de Flandre Comptabilité Conseil, rappelant que la taille est un élément déterminant qui facilite la mutation du métier. « Certaines typologies de pharmacies auront des difficultés à recruter », concède Jérôme Cattiaux.
Les réponses de titulaires ont fusé dans l’amphi. « J’ai un adjoint et demi en équivalent temps plein, je n’imagine pas travailler encore plus, je vais donc devoir embaucher mais mon expert-comptable m’a dit que j’avais déjà une masse salariale élevée car j’employais trop de personnel de qualité dans mon officine », expose l’un d’eux. Un autre renchérit : « Je vais devoir prendre un adjoint à mi-temps en plus. » La rémunération des nouvelles missions étant en effet négligeable aujourd’hui, elle ne se traduit pas par un modèle économique équilibré. « Ces missions sont facultatives », a rappelé Jean-Marc Lebecque, président de l’USPO Pas-de-Calais. « Mais ne pas s’y intéresser risque aussi de désorganiser les parcours de soins », rétorque un autre titulaire.
Michel Watrelos, expert-comptable du cabinet Conseils et Auditeurs Associés, estime lui que les pharmacies peuvent les mettre en place avec les équipes existantes : « Les titulaires en fin de carrière emploient souvent du personnel en sureffectif et les jeunes installés se font assister par un adjoint à temps partiel. » David Alapini, président du CROP, pense aussi que recruter n’est la plupart du temps pas nécessaire, constatant qu’ « il y a au minimum un adjoint par pharmacie que l’on peut reconvertir aux nouvelles missions. » Certes, mais à condition de repenser a minima l’organisation de l’officine.
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