Merci patron !

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Publié le 13 novembre 2021
Par Francois Pouzaud
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Naomie Dechoz a beaucoup de chance. Un couple d’anciens employeurs l’a accompagnée dans la recherche de son officine, l’a soutenue dans son installation et joue maintenant une fonction support dans le dur apprentissage de son métier de titulaire.

Vive l’entraide entre générations. Comme de nombreux primo-accédants, le projet d’installation de Naomie Dechoz, diplômée depuis 2017 de la faculté de pharmacie de Montpellier (Hérault), s’est heurté à un manque d’apport personnel. La concrétisation d’une installation ne dépend pas que d’un business plan bien ficelé. Avant d’acquérir la pharmacie de l’Europe à Espalion (Aveyron) fin 2020, elle n’avait visité qu’une seule pharmacie et disposait donc de peu d’éléments de comparaison. « Lors de mes recherches, j’avais besoin de recueillir un avis extérieur sur l’officine visitée, d’être aiguillée pour être sûre de ne pas me tromper », explique-t-elle. Elle s’est rendu compte qu’il n’y a pas que sur l’approche économique d’un projet qu’un jeune a tout intérêt à se faire aider. Appréciée par un couple de pharmaciens retraités qui a été son avant-dernier employeur lorsqu’elle était adjointe, Naomie Dechoz trouve auprès d’eux une épaule sur qui se reposer. « J’avais surtout besoin d’un soutien moral et psychologique », reconnaît-elle.

Le couple de pharmaciens l’accompagne dans ses recherches, lui donne son avis sur les points forts et les points faibles de la pharmacie et la met en contact, pour faciliter sa prospection, avec Jean Toix, du cabinet Pharmacessions. « Ce couple n’avait pas pu se déplacer pour que nous visitions ensemble une première pharmacie, c’est donc en visionnant la vidéo que j’avais réalisée qu’il m’a conseillée et confortée dans ma décision de ne pas donner suite », raconte-t-elle.

Un partage constant d’expérience

En revanche, la pharmacie de l’Europe présentait des critères qui ont plu aux deux anciens cotitulaires : un chiffre d’affaires de 1 871 000 € HT avec un excédent brut d’exploitation (EBE) supérieur à 17 %, un local commercial d’environ 250 m2 avec un sous-sol de 100 m2 et un garage de 30 m2, un espace bien aménagé avec un emplacement privilégié sur l’artère principale de la commune pour cette officine qui est la seule sur cette partie touristique de la ville, de nombreux parkings devant et en face…

Une fois installée, Naomie Dechoz a continué à pouvoir compter sur ses deux mentors. « J’ai investi dans une pharmacie qui a développé des valeurs et des rapports humains avec les clients et le personnel dans lesquels je me reconnais. Mon objectif est de poursuivre le développement de la pharmacie en gardant la même dynamique, sans tout avoir à changer », livre-t-elle. Malgré cette contrainte en moins, elle n’est pas armée pour gérer son officine de la façon la plus efficace et la moins chronophage possible. En période de crise sanitaire, c’est indispensable ! « La pharmacie ne faisait pas de tests antigéniques, j’ai dû m’y mettre et, avec l’extension du pass sanitaire, cela m’a pris beaucoup de temps cet été. J’ai apprécié que mes anciens patrons m’aient soulagée au moment du rush des vacanciers en venant travailler une semaine à la pharmacie », exprime-t-elle avec beaucoup de reconnaissance.

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Même à distance, elle profite de leur expérience et apprend au travers d’échanges réguliers à mieux maîtriser les tâches et fonctions auxquelles les études ne préparent pas. « Ils sont toujours là quand j’ai besoin d’eux, pour une question précise sur les achats, le référencement d’un laboratoire, l’implantation d’une gamme, sur le management de l’équipe ou, plus largement, sur leur vision du métier », détaille-t-elle.