Certains membres de votre équipe vous ont-ils réclamé une augmentation ?

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Publié le 9 juillet 2022
Par Francois Pouzaud
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OUI MAIS

Sophie Biedermann, titulaire dans le centre-ville de Cogolin (Var), emploie 10 salariés dont 3 adjoints. Groupement : Mediprix ; syndicat : aucun.

Une de mes salariées, une jeune préparatrice de 25 ans titulaire d’un certificat de qualification professionnelle en dermo­cosmétique que j’ai embauchée il y a un an, m’a demandé une augmentation. Cela lui paraissait essentiel, non pas par rapport à l’inflation ni pour maintenir son pouvoir d’achat, mais parce qu’elle estimait que son travail méritait d’être mieux rémunéré. Sinon, aucun autre collaborateur n’est venu me réclamer quoi que ce soit, en dehors de l’augmentation de la valeur du point salarial. En janvier dernier, j’ai encore versé une prime Macron à tout le monde en remerciement du travail effectué pendant la crise du Covid-19. Si on vaccine et si on teste toujours autant, avec le développement de la téléconsultation, le résultat bénéficiaire de l’officine permettra d’absorber la hausse des frais de personnel.

NON

Tran-Nam Truong, titulaire à Paris, emploie 5 salariés dont 2 adjoints. Groupement : Ceido ; syndicat : USPO.

Avant l’arrivée de l’inflation, trois de mes salariés m’ont réclamé une augmentation de leur salaire lors des entretiens annuels d’évaluation. J’ai accepté et leur ai promis de la mettre en place en juin. Malheureusement, le 11 mai dernier, ma pharmacie a été placée en redressement judiciaire et j’ai été obligé de licencier du personnel. La hausse de salaires n’a donc pas eu lieu. En revanche, j’ai versé, comme je m’y étais engagé en début d’année, une prime de 3 000 € par collaborateur, et ce avant l’entrée en procédure collective. La revalorisation des salaires va devenir problématique dans l’avenir. Mes confrères qui cherchent à recruter me disent que l’embauche d’adjoint se négocie au coefficient 650 et qu’en dessous de 600 vous ne trouvez personne.

OUI

Thierry Licha, titulaire d’une pharmacie de quartier aux Ulis (Essonne), emploie 6 salariés dont 1 adjoint. Groupement : Essonne Pharma ; syndicat : USPO.

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Je regrette de ne pas avoir été sollicité pour cela… En septembre 2021, une préparatrice m’a donné sa démission, suivie en début d’année 2022 de celles de deux adjointes à dix jours d’intervalle. En raison du manque de personnel et de la surenchère sur les salaires qui en découle, les gens vous quittent pour aller au plus offrant. Le travail en pharmacie est devenu plus dur avec le Covid-19, le personnel est fatigué et certains collaborateurs aspirent à trouver une officine plus proche de leur domicile. Heureusement, j’ai trouvé une adjointe et j’attends en octobre le renfort d’un ancien cadre de l’industrie. J’avais aussi la possibilité de recruter des pharmaciens étrangers mais je n’ai pas voulu prendre ce risque. Comme j’ai la chance qu’une préparatrice me soit restée fidèle, j’ai anticipé la demande en augmentant son salaire.

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