Faut-il revoir l’accès aux études de santé ?

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Faut-il revoir l’accès aux études de santé ?

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Publié le 28 mars 2025
Par Audrey Chaussalet
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Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, s’est exprimé en faveur d’une réforme de l’accès aux études de santé, plaidant pour un « modèle unique d’organisation », tout en écartant tout retour à la première année commune des études de santé (Paces) et au numerus clausus.

Lors d’une audition au Sénat aux côtés du ministre de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder, Philippe Baptiste a souligné la nécessité d’améliorer le système actuel de l’accès aux études de santé, afin de le rendre plus lisible et équitable sur l’ensemble du territoire. Cette prise de position fait suite aux conclusions d’un rapport accablant de la Cour des comptes qui, en décembre 2024, estimait « qu’il était temps de tirer les enseignements d’une réforme qui avait déjà coûté 125 millions d’euros sans atteindre ses objectifs initiaux ».

Une réforme critiquée pour sa complexité

Entrée en vigueur en 2020, la réforme des études de santé a remplacé la Paces et son numerus clausus par un double parcours : le Pass (Parcours Accès Spécifique Santé), avec une majeure en santé, accessible après le baccalauréat et la LAS (Licence Accès Santé), une licence classique avec une option santé. Ce dispositif a rapidement révélé des disparités entre les universités, chacune appliquant un modèle de fonctionnement différent. Une situation qui a conduit à des inégalités territoriales et à une complexité accrue pour les étudiants et leurs familles. « Nous devons améliorer le système pour le rendre plus clair et plus équitable, tout en maintenant les principes qui ont conduit à la suppression de la Paces », a déclaré Philippe Baptiste.

« Si possible » dès la rentrée universitaire 2026

Le ministre ne prône toutefois pas un accès unique aux études de santé. « Je souhaite que nous travaillions sur un modèle unique d’organisation, en gardant le principe de parcours diversifiés », a-t-il précisé. Son objectif est d’harmoniser les pratiques et d’identifier les modèles les plus efficaces, notamment en s’inspirant des facultés ayant réussi à structurer un premier cycle performant. Philippe Baptiste a également insisté sur la nécessité de limiter le nombre de combinaisons de Pass-LAS et des disciplines possibles. « En 2022, un étudiant sur deux en pharmacie venait d’un PASS et un quart d’une LAS », rappelle Valentin Masseron, le porte-parole de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf). Pour parvenir à un cadre plus cohérent, une phase de concertation avec l’ensemble des acteurs concernés – doyens, étudiants, parlementaires – sera lancée dans les prochains mois. Cette réflexion collective devra aboutir à une réforme applicable « si possible » dès la rentrée universitaire 2026.

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