3 questions à Nicolas Bertrand, délégué général de Cosmébio 

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3 questions à Nicolas Bertrand, délégué général de Cosmébio 

Publié le 29 mai 2025
Par Charlotte Nattier
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En officine, la cosmétique bio maintient sa place malgré un contexte économique tendu. Nicolas Bertrand (Cosmébio) décrypte les freins à l’achat, les défis posés par le greenwashing et les leviers pour relancer un marché en quête de sens et d’innovation.

Quelle place pour le bio en pharmacie ?

Le canal pharmacie a ralenti, mais le bio y conserve sa place. Fin 2024, le chiffre d’affaires de la cosmétique certifiée en officine atteint 113,8 millions d’euros (M€), derrière la grande distribution (293,6 M€), en recul, et les magasins spécialisés (156,4 M€), qui ont quelque peu délaissé la catégorie. En France, 16 000 produits sont certifiés Cosmébio. Mais la perception d’un prix plus élevé freine encore les ventes, notamment dans un contexte de pression sur le pouvoir d’achat.

Quels sont, actuellement, les principaux enjeux ?

La vraie cosmétique bio est auditée chaque année. Il est essentiel d’apporter davantage de pédagogie pour lutter contre le greenwashing et la concurrence déloyale de certains acteurs qui mettent en avant des taux de naturalité sans label reconnu. La directive Green Claim, portée par la Commission européenne, devrait permettre – à l’horizon 2026 – d’encadrer plus strictement l’usage d’allégations naturelles. Le pharmacien doit être sensibilisé à ces distinctions, car il reste un acteur clé de prescription et de conseil.

Et l’avenir de la cosmétique bio en officine ?

Elle a toute sa légitimité dans les rayons ! Les consommateurs sont de plus en plus exigeants et recherchent des produits à la fois techniques, sûrs et écoresponsables. L’innovation nourrit cette dynamique. En pharmacie, les soins pour le corps (40,9 %) et le visage (33,04 %) restent les segments phares, devant les soins capillaires (10,47 %) et les solaires (8,48 %).

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