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Publié le 10 mai 2019 | modifié le 19 septembre 2025
Par Francois Pouzaud
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Selon vous, les grandes surfaces vont-elles finir par obtenir le droit de vendre des médicaments ?

Le retour de mes clients n’est peut-être pas représentatif de l’expression de nos concitoyens sur la France entière, mais tous préfèrent pousser la porte de mon officine et venir me voir plutôt que de se voir vendre des médicaments par des pharmaciens salariés de Michel-Edouard Leclerc qui seront incités à pousser à la consommation. Les patients ne sont pas dupes. Je suis d’autant plus confiante sur le maintien du monopole officinal que, de plus en plus, les gens reviennent à la qualité et au commerce local. Ils éprouvent de plus en plus le besoin de parler et le pharmacien d’officine a un rôle social énorme et de plus en plus prépondérant aujourd’hui.

Sandrine Taillandier, Thiezac (Cantal)

C’est inéluctable, les grands distributeurs comme Michel-Edouard Leclerc parviendront à leurs fins. Ce n’est qu’une question de temps. Ne nous voilons pas la face, tout est possible aujourd’hui avec les moyens et les lobbies dont ils disposent, le risque potentiel existe bel et bien. Notre président de la République, Emmanuel Macron, joue un drôle de jeu : il fait parler ses ministres un jour et les contredit le lendemain. Je m’attends donc à tout et c’est pour cela que je suis un peu écœuré et que je réponds très aisément par l’affirmative sur l’ouverture du monopole pharmaceutique.

Paul Mérieau, Clisson (Loire-Atlantique)

L’ouverture du monopole existe en Europe et la directive européenne en la matière ne peut que raviver les offensives de la grande distribution. Heureusement, en France, nous avons une ministre de la Santé qui est à notre écoute et qui tient compte du recentrage métier opéré par la profession. Avec les nouvelles missions pharmaceutiques, la désertification médicale et la tendance des pharmacies à se spécialiser de plus en plus pour répondre aux besoins des patients, l’officine est aujourd’hui mieux armée qu’elle ne l’était dans le passé pour faire échec aux tentatives d’ouverture du monopole. Il faut savoir qu’une hépatite fulgurante en trois jours au paracétamol, ça existe ! Et que la grande distribution est loin d’être irréprochable. Elle a d’autres chats à fouetter que de s’occuper de médicaments.

Régine Le Roy Grenoble (Isère)