Vente en ligne, adjoints : ce nouveau texte qui a déclenché la colère des pharmaciens

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Vente en ligne, adjoints : ce nouveau texte qui a déclenché la colère des pharmaciens

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Publié le 21 février 2020
Par Francois Pouzaud
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Un mot peut en cacher un autre. Devant le Sénat mercredi 19 février, le nouveau ministre de la Santé voulait rassurer les pharmaciens en retirant le mot « plateforme » du projet de loi « Asap » (pour Accélération simplification de l’action publique) sur la vente en ligne de médicaments et le calcul du nombre d’adjoints. Il l’a fait. Mais le résultat a déclenché la colère de la profession.

La nouvelle rencontre, jeudi 20 février, avec les services administratifs des ministères de la Santé et des Finances, afin de modifier le projet de loi « Asap » (pour Accélération simplification de l’action publique) sur la vente en ligne de médicaments (voir notre article du 15 février), a provoqué colère et déception dans les rangs de la profession. En effet, le nouveau projet qui lui a été soumis ne comporte aucune avancée concernant les trois points non négociables (plateformes, locaux déportés, modification du calcul du nombre d’adjoints obligatoires) exposés par les pharmaciens lors de la précédente réunion du 17 février. « Ils figurent encore dans le projet de loi qui nous a été présenté, même si le mot de plateforme de vente en ligne a été retiré du texte pour être remplacé par site commun à plusieurs pharmacies », tempête Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

En remplaçant seulement un mot pour un autre, sans rien changer à l’esprit d’un texte réducteur et qui engage l’accès du médicament en France dans une voie incertaine, « le gouvernement a voulu tester la fermeté de la profession et sa détermination à défendre ses positions », analyse Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), tout aussi remonté que son alter égo. Il ajoute : « Si l’Etat veut être en conflit avec la profession, continue à avoir une vision qui ne correspond pas à la santé publique et à vouloir défendre des intérêts particuliers, il nous trouvera au travers de son chemin », lance-t-il.

Ce projet de loi est sur une poudrière. « La profession ne lâchera rien », avertit à son tour Philippe Besset. « La profession espère trouver rapidement un compromis au travers d’amendements qui devront être portés à la fois par la gouvernement, le Sénat et la profession », espère encore Gilles Bonnefond. Des amendements qui seront examinés la semaine prochaine, du 25 au 27 février, par la commission spéciale du Sénat.

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