« L’avenir est dans la santé connectée »
A Pessac, en Gironde, Emmanuel Bonnin a créé Santeconnexion.com, un site de vente en ligne spécialisé dans les objets de santé connectés qu’il teste, décrit et note. Pour cet ancien titulaire à l’avant-garde, ce secteur d’avenir a encore besoin de s’organiser, mais il ouvre de réels débouchés à l’officine.

ancien titulaire se
consacre désormais
à la santé connectée.
Lors de mes études de pharmacie, j’étais déjà attiré par la programmation informatique et le développement de logiciels. J’ai commencé à bricoler des écrans publicitaires avec des power-points lorsque je suis devenu cotitulaire, à Mérignac (Gironde). Avant même qu’ils ne deviennent monnaie courante.
En 2008, j’ai créé un site pour vendre de la parapharmacie – Santemoinschere.com – lancé en 2009. Nous avons fait nos premières ventes depuis le grenier de notre officine et avec notre propre stock. Le CA réalisé avec ce site a atteint 4 M€ en trois ans. Il a fallu créer un local de 1 200 m2 pour le stockage et nous avons embauché douze salariés au total pour les expéditions. J’ai quitté l’officine en 2012 pour m’y consacrer pleinement jusqu’en 2015, comme salarié, puis le site a été vendu.
Les perspectives qu’offre la santé connectée me passionne, d’autant qu’elle ouvre un potentiel à notre profession en termes de conseil et de suivi. J’ai rebondi en lançant Santeconnexion.com, en 2017, un nouveau site consacré aux objets de santé connectés. Je l’ai conçu de A à Z avec l’objectif de faciliter le choix des clients. Je teste tous les produits que je référence, j’en donne les points faibles et les points forts, je réalise moi-même les vidéos explicatives, je donne aussi des conseils plus globaux. Pour l’instant, je propose une quarantaine de références grand public – tensiomètres, thermomètres, lecteurs de glycémie, pèse-personne, ECG connectés – dans des marques fiables. Et beaucoup de nouveautés arrivent, à l’image des piluliers connectés. Les pharmaciens pourraient se charger de les remplir et tracer la prise de médicaments. Il va y avoir aussi des bandeaux pour la migraine, des oreillettes antironflement, des réveils pour les enfants qui analysent la qualité de leur sommeil, etc.
Les officinaux doivent absolument s’intéresser à ce marché. Dans des zones dépourvues de médecin, des confrères ont déjà innové en créant des espaces d’autodiagnostic où ils accompagnent les patients pendant les tests. D’autres participent à des expériences de télémédecine, en maisons de retraite par exemple. Les objets de santé connectés sont, bien évidemment, un secteur qu’il va falloir organiser. On ne sait toujours pas qui va gérer le recueil des données, notamment. Beaucoup de médecins ne s’y intéressent pas parce qu’ils n’ont pas de temps à y consacrer, ou faute de rémunération. Les pharmaciens y ont un rôle à tenir en termes de vente, suivi et conseils, faute de quoi d’autres ne manqueront pas de le faire à leur place.
1996 : Doctorat d’Etat à Bordeaux (Gironde)
2002 : Cotitulaire à Mérignac
2009 : Lancement du site de vente en ligne Santemoinschere.com
2012 : Quitte l’officine
2015 : Se retire de Santemoinschere.com
2017 : Lancement du site Santeconnexion.com
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