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© Getty Images - Displeased male pharmacist reading a problematic e-mail on a computer while working in a pharmacy.
Outils numériques à l’officine : le Crepoff dit tout haut ce que la profession vit tout bas
C’est un premier chantier fondateur pour le Cercle de Réflexion de la Pharmacie d’Officine (Crepoff). Cette association créée en 2024, qui rassemble étudiants, adjoints et titulaires, publie les résultats d’une enquête nationale sur le numérique en santé en officine. Le questionnaire, administré en début d’année 2025, a recueilli près de 1 000 réponses issues de pharmacies de toutes tailles et de toutes régions, complétées par des contributions étudiantes. Objectif affiché : éclairer les pratiques numériques de terrain, les obstacles rencontrés et les pistes concrètes d’amélioration.
Des logiciels de gestion encore trop limités
Premier constat sans appel : deux pharmaciens sur trois estiment que leur LGO n’est pas à la hauteur. Trop complexes, peu intuitifs, insuffisamment interopérables, ces outils peinent à répondre aux attentes concrètes du métier. « On attend des logiciels plus intelligents, capables d’automatiser certaines tâches, de s’adapter à la dématérialisation, de parler avec l’ensemble de l’écosystème numérique de santé », explique un pharmacien répondant.
Une sécurité numérique encore lacunaire
L’étude révèle aussi une fragilité persistante dans la sécurisation des échanges. L’usage de messageries classiques non sécurisées pour communiquer avec les patients reste largement majoritaire. La messagerie sécurisée de santé (MSS) peine encore à s’imposer dans les usages quotidiens, malgré les incitations réglementaires.
Une mosaïque d’outils mal intégrés
Autre enseignement fort : le cloisonnement des outils. LGO, DMP, téléconsultation, e-prescription, e-carte Vitale, plateforme Espace numérique de santé (ENS)… autant de briques qui, sur le terrain, ne dialoguent pas ou mal. Les pharmaciens interrogés demandent une intégration fluide, une meilleure ergonomie et surtout une simplification des tâches numériques, jugées chronophages et sources d’erreurs.
Une formation largement autodidacte
Dernier pilier du diagnostic : le déficit de formation. L’enquête souligne que la majorité des professionnels n’a jamais suivi de formation spécifique au numérique, apprenant sur le tas, souvent dans l’urgence. Or, les obligations techniques et réglementaires ne cessent de croître – sérialisation, DMP, INS, messagerie sécurisée, facturation Sesam-Vitale, e-prescription, etc.
Une démarche collective ouverte
Le Crepoff se positionne comme un espace interprofessionnel horizontal, inédit dans la profession. Cette enquête constitue son premier travail d’intérêt commun, avec la volonté de le partager largement : étudiants, pharmaciens, syndicats, éditeurs de logiciels, institutions. Les résultats détaillés, ainsi que des propositions concrètes, seront publiés à la rentrée 2025.
« Ce n’est qu’un début », souligne l’équipe du Crepoff, qui souhaite prolonger cette dynamique par des ateliers collaboratifs et des partenariats thématiques. L’ambition : mieux faire remonter les besoins du terrain, et faire évoluer les outils numériques au service du métier, et non l’inverse.
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