• Accueil
  • Business
  • Marchés
  • Sommeil, vitalité, digestion : le trio gagnant des compléments alimentaires
Sommeil, vitalité, digestion : le trio gagnant des compléments alimentaires

© Getty Images

Sommeil, vitalité, digestion : le trio gagnant des compléments alimentaires

Publié le 28 mars 2025
Par Christelle Pangrazzi
Mettre en favori
En 2024, le marché des compléments alimentaires a franchi les 2,9 milliards d’euros en France, avec une dynamique portée par les pharmacies. Si le sommeil, la vitalité et la digestion restent les promesses les plus recherchées, les pharmaciens jouent un rôle central dans l’encadrement de cette offre foisonnante… et parfois controversée.

L’édition 2025 du baromètre Harris Interactive pour le Synadiet, le syndicat des fabricants de compléments alimentaires, mené auprès de 200 pharmaciens, confirme un ancrage durable des compléments alimentaires dans les pratiques officinales. Croissance à deux chiffres, satisfaction client élevée, mais aussi méconnaissance persistante du public et mise en garde de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) sur certains ingrédients : derrière l’essor du marché, les enjeux de santé publique appellent à la vigilance. Tour d’horizon en 7 points clés.

1. un chiffre d’affaires de 2,9 milliards d’euros : un marché en croissance continue

Le chiffre d’affaires du secteur a progressé de + 5,7 % en 2024. La pharmacie capte 55 % des ventes, soit 1,611 milliard d’euros, avec une croissance annuelle de + 8,2 %. Cette performance contraste avec le repli observé en magasins bio (- 3,5 %) et la stagnation en GMS (- 0,9 %).

2. Sommeil, vitalité, digestion : toujours les priorités en pharmacie

Les trois indications les plus génératrices de chiffre d’affaires en pharmacie restent le sommeil (382,60 M€), la vitalité/immunité (263,80 M€) et la digestion (262,60 M€). Ces trois segments représentent à eux seuls près de 60 % du marché officinal, et se retrouvent en tête des recommandations des pharmaciens.

Publicité

3. Près de 9 pharmaciens sur 10 sont eux-mêmes consommateurs

Les professionnels ne se contentent pas de recommander : 87 % déclarent consommer des compléments alimentaires, et 69 % le font plusieurs fois par an. Un indicateur fort de la confiance dans ces produits, mais aussi d’une potentielle influence sur le conseil délivré.

4. Un plébiscite : 99 % des pharmaciens en recommandent, dont 86 % de façon proactive

Le conseil officinal est largement orienté vers les compléments alimentaires : seuls 1 % des pharmaciens s’y refusent. La majorité d’entre eux les recommandent pour le bien-être général, la prévention, ou en accompagnement de traitements. En dix ans, 87 % des officinaux ont augmenté leur niveau de conseil.

5. Les vitamines, probiotiques et mélatonine dominent les ventes par ingrédients

En termes d’actifs, les vitamines et minéraux pèsent 598,90 M€, suivis des probiotiques (492,80 M€) et des substances physiologiques comme la mélatonine ou le magnésium (166 M€). Le collagène, les oméga 3, les huiles essentielles ou les extraits végétaux progressent également, mais restent en retrait en volume.

6. Un tiers des ventes découle directement du conseil officinal

Dans 38 % des cas, c’est le pharmacien ou un membre de son équipe qui initie l’acte d’achat. Les demandes spontanées représentent 42 %, tandis que les prescriptions d’autres professionnels de santé, notamment les généralistes, ne concernent que 20 % des ventes.

7. Une satisfaction client quasi unanime, malgré une information insuffisante

99 % des patients sont jugés satisfaits par les pharmaciens, mais seulement 5 % d’entre eux sont perçus comme « très bien informés ». Les questions les plus fréquentes portent sur la posologie, la sécurité, les interactions médicamenteuses, et la compatibilité avec la grossesse ou certains régimes. Des lacunes qui soulignent la nécessité d’un encadrement rigoureux.

Alerte sur  : l’Anses met en garde

L’Anses alerte  sur Garcinia cambogia, présent dans des compléments « minceur ». L’acide hydroxycitrique qu’il contient peut entraîner des effets indésirables hépatiques graves. L’Anses recommande d’éviter la consommation de ce produit, notamment en cas de pathologie hépatique préexistante ou de traitement médicamenteux. Le rôle du pharmacien est essentiel : analyse du risque, orientation et signalement doivent faire partie intégrante du conseil officinal.

Sur le même sujet…
UDGPO : « Le tout honoraire serait un suicide pour la profession »
Les baisses de TFR et de prix annulées dix jours après leur entrée en vigueur
Génériques : « À présent aux industriels de jouer le jeu »