Quasi parfait !

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Publié le 30 juin 2012 | modifié le 9 août 2025
Par Francois Pouzaud
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Les fabricants ne relâchent pas la pression sur les innovations. Avec une progression supérieure à 5 %, le marché de la contention veineuse reste aussi dynamique qu’en 2010 grâce à une offre attractive, de plus en plus claire et segmentée.

Le marché cache un vrai potentiel : si 18 millions d’hommes et de femmes se plaignent d’insuffisance veineuse, seuls six millions sont traités. Depuis le déremboursement des veinotoniques, les ventes continuent de progresser sur un rythme ascendant, sans jamais connaître d’incidents de parcours. Il faut dire que les fabricants innovent sans cesse pour capter de nouveaux patients.

Cette année encore, la croissance est l’exacte réplique du cru 2010 (+ 6,6 % en volume et 5,5 % en valeur) et se rencontre dans tous les segments. Les bas-jarrets et les chaussettes, qui représentent 53,4 % de parts de marché en unités et 44,6 % en chiffre d’affaires, évoluent dans le droit fil du marché, progressant de 6,5 % en volume (à 4,7 millions d’unités) et de 5,4 % en valeur (à près de 149 M€).

Il en est de même pour le deuxième segment du marché, les bas-cuisses, qui captent 35,6 % de parts de marché en unités et 40,7 % en chiffre d’affaires. Ils connaissent comme en 2010 une croissance plus franche (+ 7,4 % en volume, + 6 % en valeur). Leurs ventes se situent désormais au-delà des 3 millions d’unités (3,18), pour un chiffre d’affaires de 135,8 M€.

Même s’ils ne pèsent que 9,6 % de parts de marché en unités et 13,4 % en chiffre d’affaires, les collants conservent aussi une bonne allure (+ 5,5 % en volume et + 5,4 % en valeur). Ce segment enregistre 860 000 unités vendues et un chiffre d’affaires de 44,65 M€.

Les bas et collants antithrombotiques arrivent en quatrième position, avec une part de marché anecdotique (1,3 % en unités et 1,2 % en chiffre d’affaires) mais avec une animation des ventes intéressante (+ 7,2 % à 116 000 unités et + 5,4 % à 4,17 M€). Enfin, les collants de maternité ferment la marche avec une part de marché stable (0,1 %). Ce segment ne progresse que de 1,9 % (9 000 unités) et de 2,3 % en valeur (463 k€).

Sigvaris, le chouchou des médecins

Sigvaris reste toujours en tête. A fin 2011, la marque détient 40 % de parts de marché en volume, devant Innothéra (18 %), Thuasne (12 %), Radiante (11 %) et Gibaud (7 %). Selon une étude sur la prescription des bas médicaux réalisée en novembre 2011, la marque d’un bas ou d’une chaussette est indiquée sur 27 % des ordonnances mentionnant une contention, et Sigvaris est clairement inscrit dans 52 % des cas. La marque bénéficie d’une forte notoriété puisque 92 % des personnes utilisant des bas médicaux de compression portent ou ont déjà porté des produits Sigvaris, selon une enquête Ipsos réalisée en 2011.

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Avec une hausse de 8 %, Thuasne évolue plus rapidement que le marché. « Notre développement est axé sur un rythme soutenu d’innovations et de lancements majeurs en 2011, en particulier dans les gammes Incognito et Kokoon », explique Clémence le Levreur, responsable marketing chez Thuasne, qui cette année célèbre son vingtième anniversaire. Elle attribue aussi cette progression aux efforts de communication et d’amélioration des packagings avec des intitulés plus clairs, un meilleur positionnement des gammes et des actions d’animation du point de vente. La clarification et l’hypersegmentation d’une offre multiple permettent de séduire une plus large clientèle. Par exemple, dans la gamme Venoflex Kokoon de nouvelles tailles viennent de sortir pour appareiller toutes les morphologies. Varisma Confort, d’Innothéra, qui représente la troisième gamme du marché, est dotée d’un large choix. La gamme Intrigue de Sigvaris veut adapter la contention aux styles vestimentaires des patients.

Des bas hautement tendance et design

Depuis plusieurs années, les fabricants ont entrepris un vaste travail de modernisation des bas médicaux, notamment pour les rendre plus esthétiques et créer une dimension « plaisir », indispensable pour les faire accepter et faciliter l’observance. En osant les motifs, la couleur et des alliances inédites de fibres, les marques ont réussi leur pari. Avec Mediven Elégance Isis, la marque Medi s’est dotée d’un bas autofixant qui se veut original et design et sur lequel on trouve une bande ornée de motifs représentant l’œil d’Horus.

De nouvelles technologies sont aussi utilisées, comme une bande antiglisse haute tolérance cutanée pour la gamme Eclipse de Radiante, des fibres climatiques développées chez Medi, un bossage du cou-de-pied chez Venoflex, ou encore des finitions plus soignées chez Gibaud avec Evidence by Venactif, pour une meilleure adaptation à la morphologie de la jambe. D’autres innovations ont été lancées comme la chaussette pour hommes Styl’Coton Fine de Radiante qui tient en place toute la journée sans effet de garrot grâce à la « révolution JarFIX ». « La technologie BeeCool, présente dans Styl’Coton Fine, possède des propriétés de thermorégulation qui laissent la peau respirer, tandis que des fibres bactériostatiques équilibrent le niveau naturel de bactéries sur la peau », explique Dorothée Goussard, chef de produits Junior chez Radiante.

Les collants de la classe 3 s’émancipent

Le marché de la classe 3 s’affirme depuis trois ans comme le nouveau filon du secteur (+ 16 % en 2011), représentant 2,6 % du marché global et 8,5 % des prescriptions. « La part de la classe 3 est appelée à croître en raison du durcissement de la pathologie veineuse », explique Audrey Berthéas, responsable de la communication de Sigvaris. Le leader de la compression veineuse veut développer davantage cette classe en capitalisant sur son savoir-faire et la précision de son système de taillage. « Peu d’acteurs se risquent sur la classe 3 en raison des difficultés d’observance. Mais nous avons beaucoup travaillé sur le confort et la facilité d’enfilage pour cette catégorie de produits », précise Audrey Berthéas. Pour amener progressivement la prescription à la classe 3, Sigvaris propose un niveau de pression intermédiaire à 25/26 mmHg chez la femme (Diaphane 3) comme chez l’homme (Instinct coton 3) et réserve Expert et sa compression supérieure à 30 mmHg au degré de sévérité extrême de la pathologie du patient.

+ 5,6 %

En 2011, le marché de la contention progresse de 5,6 % à 334 millions d’euros. En volume, la croissance est de 6,7 %, enregistrant 8,93 millions d’unités de vente.

La force au masculin

Le marché des bas de compression masculine augmente de plus de 8 % en 2011, représentant en valeur 21,6 % du marché des bas de compression remboursés en officine. Les hommes restent pourtant une cible à convaincre. Méconnaissant les traitements, ayant des a priori assez négatifs, les hommes tardent à se soigner. Les fabricants redoublent d’efforts tant dans la communication que dans la mise au point de nouvelles références. Une enquête Ipsos de 2011 révèle que 30 % des insuffisants veineux n’ont pas eu de prescription de bas médicaux de compression après une consultation. Présent sur le marché des hommes avec six gammes (Urban, Graphik, Instinct Coton, Initial, Bambou, Laine) et 46 % de parts de marché, Sigvaris a mené en 2011 une action de sensibilisation d’envergure auprès des hommes avec une campagne de communication menée en novembre 2011 et un site ( Leshommes-sigvaris.fr). « Les hommes ont aussi le droit à un large choix de textures et de coloris, estime Audrey Berthéas (Sigvaris). Il faut les sensibiliser car ils mettent plus de temps à réagir que les femmes, guidées par un souci d’esthétisme, face à un problème veineux qu’ils considèrent comme une fatalité et non comme une pathologie. »

LES MEILLEURES VENTES*

BAS-JARRETS ET CHAUSSETTES

1 Sigvaris

2 Innothéra

3 Thuasne

4 Radiante SAS

5 Gibaud

BAS-CUISSES

1 Sigvaris

2 Innothéra

3 Radiante SAS

4 Thuasne

5 Gibaud

BAS ET COLLANTS ANTITHROMBOTIQUES

1 Sigvaris

2 DJO France

3 Thuasne

4 Radiante SAS

5 Covidien France SAS

COLLANTS DE MATERNITÉ

1 Innothéra

2 Thuasne

3 Sigvaris

4 Cizeta Medicali France

5 Calzificio Pinelli SRL

* Par marques, en unités (source : IMS)