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Prévention, technologies, bien-être : la médecine esthétique fait sa révolution
Cap sur une beauté préventive, personnalisée et régénérative. Le cabinet de tendances NellyRodi a mené une étude pour Allergan Aesthetics, division du laboratoire AbbVie, spécialisée dans les produits de médecine esthétique. Ce rapport prospectif dresse les contours d’une esthétique nouvelle génération – moins invasive, plus consciente –, qui ouvre des perspectives inédites pour les professionnels de santé. « Cette révolution douce est portée par les aspirations des patients, les avancées technologiques mais aussi par de nouveaux défis », annonce Marie Dupin, directrice du consulting NellyRodi. Loin des clichés d’une esthétique figée ou d’un rajeunissement spectaculaire, cette médecine entre dans une nouvelle ère : plus douce, plus consciente, plus connectée aux valeurs contemporaines. En témoignent les derniers chiffres : selon l’IMCAS (organisateur de congrès en dermatologie, chirurgie plastique et sciences du vieillissement), en 2024, le secteur a enregistré une hausse de + 8 % des actes de dermatologie, chirurgie et médecine esthétique en France, une dynamique portée notamment par les 25-44 ans. « Et pourtant, ce marché en pleine expansion évolue dans un contexte contrasté : incertitudes économiques, pression sur le pouvoir d’achat, méfiance croissante vis-à-vis des excès, et nouvelles réglementations plus strictes encadrant les communications commerciales notamment sur les réseaux sociaux », relève Marie Dupin chez NellyRodi. Ces tensions, loin de freiner l’élan, participent à redéfinir les contours d’une esthétique nouvelle génération, plus proche des attentes profondes des patients.
De la correction à la prévention
Les tendances lourdes du marché traduisent une évolution des mentalités : exit les transformations visibles, place aux résultats subtils, respectueux de la morphologie. La qualité de la peau l’emporte sur la simple correction des rides. « L’enjeu est d’avoir l’air bien dans sa peau, pas de changer de visage », analyse Marie Dupin. Leurs nouvelles aspirations : la prévention, la personnalisation et le bien-être. La beauté devient holistique. Elle s’ancre dans des notions d’équilibre intérieur, de longévité et de préservation. Ainsi, des soins précoces dès la vingtaine gagnent du terrain. Les micro-injections remplacent les interventions lourdes, les skinboosters précèdent les rides, et l’on parle désormais de « réjuvénation », qui consiste à préserver le capital jeunesse, plutôt que de corriger les signes visibles de l’âge. Une tendance qui cohabite avec une approche « skinimaliste », où les routines sont minimalistes, mais hautement efficaces. « En parallèle, on observe aussi une forte demande d’ultrapersonnalisation : biostimulation, micro-injections, lasers combinés », relève Marie Dupin. La médecine esthétique s’ouvre aussi à l’intelligence artificielle, à la réalité augmentée et aux biomatériaux. De nouveaux traitements comme les exosomes, l’ADN de saumon, ou les polynucléotides promettent des résultats régénératifs.
Et les pharmaciens dans tout ça ?
Loin d’être de simples dispensateurs de soins dermocosmétiques, les pharmaciens peuvent pleinement s’emparer de cette nouvelle vague. Ils ont plus que jamais un rôle à jouer : accompagner le vieillissement en douceur, dès les premiers signes ; guider les patients dans la jungle des nouvelles offres (actes, marques, cosmétiques, technologies) ; valoriser des solutions alternatives ou complémentaires (nutricosmétiques, routines complètes, hygiène de vie). La beauté n’est plus une fin en soi, mais une voie vers un mieux-être global. Invisible, sur mesure, holistique : la nouvelle esthétique appelle les pharmaciens à se positionner comme des acteurs clés du parcours de soins, entre science, santé et accompagnement personnalisé.
Chiffres-clés
- 9 000. En France, 9 000 médecins pratiquent des actes de médecine esthétique (deux fois plus qu’il y a 5 ans).
Source : Conseil de l’Ordre 2024
- 17 %. C’est le taux de Français qui déclarent avoir déjà eu recours à au moins 1 acte de médecine esthétique ou anti-âge. Parmi eux, près de 45 % des patients ayant effectué 1 acte ont entre 25 et 44 ans.
Source : Harris Interactive pour les Awards de l’esthétique médicale, 2024
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