Manque à gagner

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Publié le 1 septembre 2019
Par Audrey Chaussalet
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Lundi 8 juillet 2019, Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, a proposé des pistes pour lutter contre les pénuries de médicaments en attendant un plan définitif en septembre. Les ruptures de stock ont tout d’un sujet “médiatico-épidermique”. Dans la presse grand public, les industriels ne sont pas épargnés, accusés d’avoir engendré cette situation à coups de délocalisation de la production. Le dernier rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) démontrant que « plus d’un Français sur quatre affirme aujourd’hui avoir été en difficulté pour acheter un médicament courant, soit près de vingt fois plus de cas signalés qu’il y a dix ans » a été largement relayé et appuyé par des témoignages de patients sidérés et impuissants. Et bien sûr que l’enjeu est de taille pour eux. Mais pas seulement pour eux : les pharmaciens se retrouvent en première ligne. Pour n’importe quelle entreprise à but commercial, les ruptures de stock ont des conséquences fâcheuses : perte de C.A, image de marque entachée… Une enquête menée par YouGov et GT Nexus, tous commerces de détails confondus, révèle qu’en cas de rupture de stock, « 32 % des clients se détournent vers une autre enseigne et 24 % renoncent à leur achats ». Dans le cas de l’officine, se détourner vers un concurrent ne changera rien à l’affaire. Mais renoncer à l’achat de son médicament, cela revient à renoncer à se soigner. On est loin, très loin même, des principes fondamentaux à l’origine de la croix verte. La santé est avant tout une affaire de soins. Il faut tenir cette promesse, l’image de la pharmacie en dépend.

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