Florence Bernardin FONDATRICE DU CABINET DE TENDANCES INFORMATION & INSPIRATION

Pharmacien Manager. Vous étudiez le marché des cosmétiques asiatiques depuis des années. Quelles sont les tendances susceptibles de s’exporter en Europe ?

Florence Bernardin. Je citerai le « mist », la diffusion en brume, nomade, pratique à utiliser par-dessus le maquillage. Au Japon, Anessa (groupe Shiseido) a lancé une brume qui réagit aux ions positifs contenus dans la transpiration pour créer un voile protecteur contre les UV. En Corée, La Neige (Amore Pacific) a décliné ses principales crèmes dans cette galénique, à superposer avec son soin quotidien.

P.M. Est-ce tout ?

F.B. Je pense que les sticks duo devraient arriver en occident. Ils sont présents partout en Asie, en protection solaire enrichie en agents hydratants ou en rouge à lèvres en deux tons que l’on peut appliquer sans miroir. à côté de cette solution gain de temps, on note aussi une tendance « slow », proche de la nature. Les ingrédients nutritifs deviennent visibles dans des formules transparentes.

P.M. à quoi s’attendre de neuf sur l’anti-âge ?

F.B. En Chine, on est dans une démarche d’anticipation, car on pense que le mode de vie a des effets sur la peau : pollution, lumière bleue des écrans… On incrimine même le relâchement à l’usage intensif du Smartphone qui amène à pencher la tête ! De ce fait, dans ce pays, l’anti-âge débute à 25 ans. Au Japon, le vieillissement de la population entraîne un discours positif sur l’âge avec des produits « kawai » pour peaux matures comme la mousse Evita (Kanebo) qui forme une rose lorsqu’elle sort du flacon. Parmi les innovations majeures venues de Corée et du Japon : des soins qui s’appuient sur l’analyse génétique de la peau et l’eau enrichie en hydrogène à utiliser en fumigation.