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Biosimilaires : quel sera le taux des remises ?
Une substitution facilitée pour favoriser l’essor des biosimilaires
Parmi les points majeurs du PLFSS figure la réduction du délai d’inscription automatique des groupes biologiques similaires sur la liste des groupes substituables, qui passe de deux ans à un an. Cette accélération, attendue par la profession, vise à renforcer le rôle du pharmacien dans la démocratisation des biosimilaires, en s’inspirant du modèle des génériques. « Il s’agit de réduire les délais pour fluidifier le système et donner plus de réactivité à l’officine », souligne Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Dans le même temps, l’arrêté définissant la liste des molécules substituables est en cours de finalisation. « Il a été transmis au Conseil de la Caisse nationale de l’Assurance maladie et devrait paraître prochainement », indique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Désormais, la marge des biosimilaires sera alignée sur celle du médicament de référence dès lors qu’il est substituable, un prmier élément clé pour garantir leur attractivité économique en pharmacie.
Des remises commerciales inédites, un jeu d’équilibre délicat
Autre point structurant de cette réforme : l’autorisation des remises commerciales sur les biosimilaires et hybrides en officine. Une décision saluée par Pierre-Olivier Variot et Philippe Besset, qui en mesurent le caractère incitatif pour les pharmaciens. Toutefois, si la mise en place de ces remises avait été négociée au printemps 2024 avec Frédéric Valletoux, alors ministre de la Santé, l’instabilité gouvernementale a retardé leur adoption. De nouvelles discussions vont donc s’ouvrir entre l’État, les syndicats et les laboratoires pour définir précisément les taux applicables. Le sujet est explosif. Dès le 18 novembre dernier, Laurent Saint-Martin, ministre des Comptes publics, avait annoncé que l’extension des remises aux biosimilaires s’accompagnerait d’une réduction de celles appliquées aux génériques. Son objectif : réaliser 100 millions d’euros d’économies sur ces dispositifs financiers. La déclaration avait immédiatement suscité l’inquiétude des pharmaciens, déjà fragilisés par la compression de leurs marges. Aujourd’hui, la plaie reste ouverte. « Ces nouvelles remises ne doivent pas grignoter celles des génériques. Un effet de vase communicant mettrait en péril l’économie de l’officine », alerte Pierre-Olivier Variot.
Un bras de fer à venir sur les taux de remise
L’USPO et la FSPF comptent bien peser dans les discussions pour défendre un système qui ne sacrifierait ni les génériques ni les biosimilaires, afin de garantir un modèle économique viable pour les officines. « Ces discussions vont nous occuper une partie de l’année… », anticipe Philippe Besset. « Ni nous, ni le gouvernement n’avons intérêt à ce que la situation s’enlise », note Pierre-Olivier Variot. En toile de fond, une interrogation demeure : cette réforme profitera-t-elle réellement aux pharmaciens ?
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