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Biosimilaires en ville : un marché à l’arrêt
Le marché des biologiques « biosimilarisés » a réalisé 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires (en prix fabricant hors taxe) en 2022 dans les pharmacies de ville, soit une progression de + 0,3 % par rapport à 2021. En volume, le marché croît de + 0,8 %, passant de 20,44 millions d’unités vendues en 2021 à 20,61 millions en 2022 (source : Iqvia Xponent). Sur le marché global (ville et hôpital) des médicaments biologiques, le taux de pénétration moyen des biosimilaires est d’environ 40 %. On est très loin de l’objectif de 80 % de pénétration défini par les pouvoirs publics au sein de la Stratégie nationale de santé 2018-2022.
Le marché des biosimilaires reste pour l’instant dominé à 70 % en unités délivrées en ville par les laboratoires traditionnels. Mais sur le segment des produits à forte valeur ajoutée, la part des génériqueurs est légèrement supérieure (34 %). Dans le top 5 des acteurs des biosimilaires de 2022 en chiffres d’affaire, Sandoz arrive en tête avec 20,3 % de parts de marché, devant Amgen (8,9 %), Novo Nordisk Pharm (8,8 %), Biogen France (8,6 %) et Sanofi Aventis (6,8 %). Le premier laboratoire de génériques sur le marché des biosimilaires, Viatris médical, n’arrive qu’en septième position (6,1 %).
L’intérêt financier de la « petite substitution »
La pénétration des biosimilaires est très variable d’une molécule à l’autre. L’énoxaparine, molécule lorgnée par les syndicats pharmaceutiques, mais qui n’est pas dans la liste de celles pouvant être substituées par le pharmacien, a un taux de pénétration de seulement 14 % (+ 2 points). Concernant les deux seules molécules autorisées à ce jour, pegfilgrastim et filgrastim, la première est substituée à hauteur de 79 % (+4 points) et la seconde à 93 % (+ 1 point). Ces taux élevés s’expliquent par la prescription médicale des biosimilaires, les médecins ayant une incitation financière à les prescrire. En revanche, en l’absence de publication d’un arrêté sur l’équivalence des marges entre médicaments biologiques de référence et biosimilaires, les pharmaciens se contentent de la « petite substitution », de biosimilaire à biosimilaire, néanmoins lucrative. En effet, en achetant en direct auprès de leur génériqueur partenaire, au prix fabricant hors taxe auquel on retranche éventuellement la remise légale de 2,5 % accordée, les pharmaciens empochent la marge du grossiste.
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