Une croissance toujours plus verte

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Publié le 1 juin 2020
Par Fabienne Colin
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Avec un nouveau site de cosmétique, Léa Nature (Natessance, Jonzac, Biopur…) se donne les moyens d’accompagner sa croissance. Le fabricant rochelais de produits naturels et bio, tient à une fabrication française, respectueuse de la planète et des Hommes.

Pionnière en cosmétique bio, Léa Nature a investi 22 millions d’euros pour implanter en mars 2019, un site supplémentaire au sommet des exigences de qualité (certification BPF ISO 22716), au siège, à Périgny, près de La Rochelle (17). « Dans l’idée de minimiser l’impact sur l’environnement, nous nous sommes dotés d’une station de traitement de nos effluents, dite “biodisque”. Il s’agit d’un traitement naturel des eaux à base de bactéries, qui permet de réduire les effluents de 70 %. C’était une première en France pour une usine de cosmétique », détaille Franck Dechâtre, directeur du site cosmétique de Léa Nature.

La capacité de production a triplé.

Le nouveau bâtiment s’étend sur 6 500 m2, dont un entrepôt, des ateliers de fabrication et de conditionnement, des laboratoires et des bureaux. « Notre premier objectif était d’augmenter la capacité de production, pour passer de 15 millions à 40 millions d’unités et de créer un pôle d’expertise en cosmétique bio, en regroupant les parties R&D, industrielle, qualité, achat, sourcing… », détaille Franck Dechâtre. Depuis mars 2020, l’entreprise ne fabrique plus de produit en contenant issu de la pétrochimie, mais en verre ou en polyéthylène végétal. De plus, elle va élargir son offre par extension de gamme ou par croissance externe. L’achat du maquillage Bo.Ho Green en septembre 2019 et le lancement de dentifrices bio, sans fluor, ni titane, chez Natessance, illustrent déjà cette stratégie. « Grâce au nouveau site, nous développerons des catégories sur lesquelles nous n’étions pas présents jusqu’à maintenant », confie Elie Saad, directeur de la business unit (BU) des magasins spécialisés (pharmacie, parapharmacie et magasin bio) du Laboratoire Natescience au sein du groupe Léa Nature, circuits où sont distribués la marque bio-thermale Jonzac, les soins naturels et bio Natessance, et les compléments alimentaires Biopur.

L’entreprise, qui produit aussi de l’alimentaire, a déjà fait son trou sur le marché pharmaceutique. Elle se revendique le deuxième acteur du marché de l’hygiène beauté bio en pharmacie et parapharmacie à fin janvier 2020, en cumul annuel mobile (source : fabricant). « Derrière Weleda, mais avec la plus forte contribution à la croissance, avec une augmentation de 2 M € du sell-out à + 11 % pour Natessance, + 35 % sur Jonzac… dans un marché à + 7 % », révèle Elie Saad.

Capitaliser sur le “made in France”.

En pleine croissance, Léa Nature entend maîtriser sa production. « Avant de sous-traiter à façon, ce qui sera potentiellement possible à partir de 2021, nous souhaitons fiabiliser nos propres stocks. […] Pour nous, l’intérêt du « made in France » dépasse l’enjeu économique. Cela a aussi un sens citoyen et environnemental. Sans délocaliser, on maintient des emplois en France et on réduit notre empreinte carbone. Chez Léa Nature, à l’exception de quelques actifs, comme l’aloe vera et l’argan, on privilégie toujours le “made in France”. C’est un engagement social et sociétal », affirme Elie Saad. De plus, « la crise sanitaire du Covid-19 va inciter la population à repenser sa santé, ses loisirs… Les modes de consommation vont probablement changer », constate-t-il dès le début du confinement.

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Un engagement sociétal fort.

Sur le plan sociétal, « Charles Kloboukoff (président-fondateur de Léa Nature en 1993, ndlr) joint la parole aux actes », assure Franck Dechâtre. Et Ellie Saad de compléter : « La production en France nous permet de nous engager avec les principales filières. Plus on massifie ses productions et ses ventes, plus on réussit à obtenir des prix compétitifs, et sur des plans à trois ans, plus on donne de la sécurisation à ses partenaires pour leur permettre eux-mêmes de sécuriser leurs affaires. Aider davantage de paysans à assurer demain la conversion de leur sol en agriculture bio, a des vertus : cela va nous permettre d’obtenir davantage d’actifs bio, donc d’accroître le développement de nos marques et, pourquoi pas, d’en créer de nouvelles sur des nouveaux marchés, comme à l’international ou en sous-traitance, par exemple. Ce n’est pas qu’une posture d’opportunité, c’est un parti pris au même titre que nos engagements RSE, la biodiversité… Notre entreprise est également membre du mouvement mondial 1 % pour la planète. Tout cela relève d’une même logique : faire des affaires, tout en ayant une vraie réflexion sur la provenance, les filières, la sécurité, la biodiversité, la pollution… », conclut-il.

455 M d’€

C’est le C.A réalisé par le groupe Léa Nature (alimentaire et cosmétique confondus), en 2019.

70 %

C’est le pourcentage des cosmétiques du groupe Léa Nature labellisés Cosmébio et certifiés Ecocert.

1 Qualité de vie au travail : Le nouveau site est conçu pour optimiser les conditions de travail avec des robots pour éviter les tâches répétitives. Sa mise en service a nécessité un investissement de 22 M d’ €.

2 Un engagement par Nature ! L’osmoseur est un dispositif qui permet de produire de l’eau pure. Seuls 30 % des eaux souillées sont renvoyées en station d’épuration.

3 Traitement de l’eau : C’est une première en France ! L’usine de cosmétique du groupe Léa Nature s’est dotée d’un biodisque. Il s’agit d’un traitement naturel des eaux à base de bactéries, qui permet de réduire les effluents de 70 %.