Pharmacie américaine : Trump relance la guerre des prix…

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Pharmacie américaine : Trump relance la guerre des prix…

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Publié le 8 juillet 2025
Par Hakim Saleck
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L’administration Trump veut plafonner les prix des médicaments. L’industrie pharmaceutique s’alarme, et Bruxelles s’apprête à céder sur les tarifs pour éviter une guerre commerciale.

L’industrie pharmaceutique américaine se prépare à un choc : selon Stat (10 juin 2025), l’administration Trump finalise un plan de baisse massive des prix des médicaments, qui pourrait imposer un plafonnement des tarifs, une indexation sur les prix étrangers, ou une obligation de remise forfaitaire.

Contraindre les labos récalcitrants 

Dans le viseur : les médicaments les plus chers, mais aussi les nouveaux traitements, qui explosent les budgets publics. Plusieurs agences fédérales, dont le département de la HHS (Health and Human Services) et la FTC (Federal Trade Commission), seraient mobilisées pour contraindre les laboratoires récalcitrants.

Les grandes firmes, elles, montent au créneau. PhRMA, leur principal lobby, alerte sur une « attaque contre l’écosystème de l’innovation », accusant les « intermédiaires » (PBM, Pharmacy Benefit Manager) d’être les vrais responsables des prix élevés.

Dans ce contexte, les négociations s’enlisent. Les géants du médicament redoutent une régulation brutale et floue. Pour l’instant, seul point commun entre tous les scénarios envisagés : c’est bien l’industrie qui paiera la facture.  

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… Et Bruxelles semble prête à plier sur les tarifs pour éviter une guerre douanière

Pour éviter l’escalade commerciale avec les États-Unis, Bruxelles serait prête à accepter un droit de douane uniforme de 10 % sur toutes ses exportations, y compris les médicaments. C’est ce que révèle le Handelsblatt (relayé par La Tribune, 16 juin 2025), citant des négociateurs européens.

Ce geste unilatéral viserait à désamorcer les menaces tarifaires de l’administration Trump, qui cible particulièrement l’automobile, l’électronique et la pharmacie. En contrepartie, l’Union européenne espère éviter des droits de douane discriminants et gagner un sursis stratégique.

La crainte du retour des droits punitifs américains 

La Commission européenne se montre prudente : les négociations sont « en cours » et « aucun accord n’a été conclu ». Mais en coulisse, les discussions s’intensifient, alors que plusieurs industriels européens redoutent un retour des droits punitifs américains, déjà expérimentés sous le premier mandat Trump.

Si le secteur automobile est en première ligne, l’industrie pharmaceutique, elle, reste sur le qui-vive. Les États-Unis représentent, en 2024, près de 35 % des exportations européennes de médicaments.