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Jean-Marie Lefèvre, président de Biocodex « Le rachat d’Iprad renforce notre partenariat avec les pharmacies françaises »

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Publié le 3 mars 2020
Par Fabienne Colin
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Reconnu pour son expertise dans le microbiote intestinal, Biocodex étend son savoir-faire à un autre microbiome en rachetant le laboratoire Iprad, spécialisé, lui, en gynécologie avec des marques comme Saforelle, Mucogyne ou Physioflor.

Quel est l’intérêt de ce rachat pour Biocodex ?

Jean-Marie Lefèvre : Nous connaissons bien la flore intestinale et nous avons un intérêt stratégique à connaître d’autres microbiomes. Iprad connaît bien l’hygiène intime et, autour de cela, l’appareil gynécologique. D’autre part, ce rachat renforce notre coopération et notre partenariat (de formation, de merchandising, etc.) avec les pharmacies françaises. Notre «   home market   » est très important et nous continuons d’y progresser. Troisième intérêt, nous avons un prisme international que n’a pas Iprad et nous pouvons développer une synergie à ce niveau-là.

Que reprenez-vous précisément ?

J.-M. L. : Nous rachetons la société complète avec ses équipes, son administration, sa finance, son contrôle de gestion, ses affaires réglementaires et surtout son expertise… Au total, ce sont 145 personnes pour un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros dont 85 % sont réalisés en France. Au contraire de Biocodex, Iprad n’a pas de vie industrielle. Le laboratoire n’a pas la même philosophie que nous à ce niveau-là, il sous-traite la fabrication de ses produits et se concentre sur la recherche et développement, le marketing et la commercialisation.

Comment allez-vous intégrer Iprad dans votre structure ?

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J.-M. L. : Nous l’intégrons de façon très satellitaire. Je ne suis pas pour les fusions/absorptions. Au contraire, cela peut être considéré comme une filiale, pas indépendante mais avec son autonomie, son écosystème. Nous allons apporter de la valeur, des moyens et accélérer les investissements. Ensuite, une véritable coopération entre Iprad et nos autres filiales internationales se fera pour trouver petit à petit des portefeuilles adaptés afin de faire progresser ses gammes à l’international.

Les officines françaises auront-elles un nouvel interlocuteur commercial ?

J.-M. L. : Cela ne va pas occasionner un grand changement pour le pharmacien. Nous n’allons pas mutualiser les équipes commerciales, mais nous pourrons avoir des forces partagées concernant les formations. Par exemple, dans les régions moins dotées en gynécologues, où les médecins généralistes interviennent en gynécologie, nous pourrons sensibiliser ces derniers aux gammes d’Iprad. Nous aurons une meilleure couverture, des moyens accrus pour de meilleurs partenariats. Nous allons nous entraider.

Quelles sont vos priorités pour le marché français ?

J.-M. L. : Nous souhaitons continuer à travailler avec le pharmacien concernant le conseil en OTC. Etant au Leem*, je vois bien que la France rembourse de moins en moins ou se concentre sur les grandes pathologies. Nous proposons beaucoup de formations, d’enseignements sur les produits, en passant du temps avec les officinaux autour des manières de répondre aux besoins et à l’approche des patients. 

* Les Entreprises du médicament

1983 :Consultant en stratégie au Boston Consulting Group
1988 : Cofondateur de Spizza 30
1989 : Directeur général du groupe Bongrain
1994 : Directeur général des champagnes Pommery (LVMH)
Depuis 2002 : Dirigeant de Biocodex