“Un monde à deux vitesses”

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Publié le 1 septembre 2019
Par Francois Pouzaud
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Le cabinet d’expertise comptable, Fiducial, a publié ses statistiques sur les résultats 2018 des officines. Cette étude, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 527 pharmacies, porte sur des bilans clôturés au cours du dernier semestre.

Pharmacien Manager. Quel constat peut-on dresser de l’année 2018 ?

Philippe Becker. Il est de plus en plus visible que le monde officinal marche à deux vitesses. Si l’activité a été positive au global (+ 1,39 %, en moyenne), ce sont les grosses officines qui en profitent le plus : + 2,43 % pour les pharmacies dont le C.A est supérieur à 2 M€, + 1,37 % pour celles dont le C.A est compris entre 1,5 M€ et 2 M€, + 0,88 % pour celles dont le C.A se situe entre 1,05 M€ et 1,5 M€. On constate que les petites officines, elles, continuent de s’affaiblir : – 0,20 % pour celles dont le C.A oscille entre 750 K€ et 1,05 M€ et – 1,74 % pour celles dont le C.A est inférieur à 750 k€. Près de 43 % des officines présentent une baisse significative de leur activité, toutefois cette proportion tend à diminuer (48,7 % en 2017). Mais il existe, comme l’an dernier, de grandes disparités selon les zones de chalandise, les meilleures performances enregistrées étant celles des pharmacies situées dans des centres commerciaux (+ 3,23 %).

P.M. Comment expliquer le léger rebond des médicaments soumis à une TVA à 2,1 %, dont la part dans le C.A global est remontée à 75,15 % en 2018 ?

P.B. Cette hausse peut avoir pour origine plusieurs facteurs : l’arrivée de nouveaux médicaments chers, l’accroissement des traitements d’aide à l’arrêt du tabac… mais, dans un marché officinal qui baisse environ de 200 pharmacies par an, il ne faut pas oublier que les C.A des officines qui ferment se reportent mécaniquement sur les officines avoisinantes.

P.M. Quelles sont les autres tendances ?

P.B. Si la marge brute, toutes activités confondues, recule légèrement en 2018 en valeur relative du C.A (- 0,24 point à 31,37 % en moyenne), elle résiste bien en valeur absolue (+ 0,61 % à 492 k€). L’année 2018 confirme cette tendance relevée sur les deux années précédentes, à savoir une évolution de la masse salariale (+ 2,50 %) égale, voire supérieure à l’inflation. Il en découle un léger recul de l’excédent brut d’exploitation en pourcentage du C.A HT (- 0,33 point à 12,27 %).

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