Moyennes professionnelles : malgré les honoraires, la rentabilité décroche en 2016

Sur l’analyse de l’activité et des marges des officines, les moyennes établies par le réseau d’audit et de conseil KPMG à partir d’un échantillon de 530 officines concordent avec d’autres sources statistiques. Ces moyennes confirment le redressement du chiffre d’affaires moyen (+0,4 %) en 2016, après quatre années de baisse ou de quasi stabilité, sous l’effet de l’augmentation de l’honoraire de dispensation et grâce à la progression des marchés du selfcare (+3,3 %) et de la parapharmacie (+4,5 %). 

Néanmoins, même en tournant maintenant à plein régime, la nouvelle rémunération est insuffisante pour compenser les effets de baisse de prix dans un marché du remboursable qui stagne en volume. Le repli enregistré sur le CA à TVA 2,1 % est de 0,8 %. 

Tenant compte des honoraires, mais aussi des éléments de rémunération complémentaires (coopérations commerciales, ROSP, ristournes des groupements…), la marge de l’officine ne progresse que de 0,2 % en 2016 contre 0,6 % en 2014 et 2015, alors que l’activité est repartie. C’est l’évolution la plus faible enregistrée par KPMG depuis la parution de ses études.

Elle tient au fait que la rémunération officinale provenant du remboursable baisse de 0,7 %. En moyenne, la perte de marge par officine sur les ventes à TVA 2,1 % approche les 3 000 €.

Autre tendance retrouvée : l’érosion de la rentabilité. Dans l’étude de KPMG, le décrochage est sensible (- 2,3 % en valeur). Ce recul s’explique logiquement par le fait que la quasi stabilité de la marge, d’une année sur l’autre, n’a pas permis de faire face à la progression des charges et notamment des frais de personnel (+2,8 % en 2016).

Si cette tendance perdure dans les années à venir, les pharmaciens les plus endettés ont du souci à se faire pour leur capacité à rembourser leurs emprunts et leur rémunération.