Les petites officines décrochent en 2018

Lors de la présentation de ses statistiques 2018 établies à partir d’un échantillon de 1741 officines ayant clôturé entre octobre 2017 et septembre 2018, le groupement CGP, société de cabinets d’expertise comptable indépendants, a confirmé les moyennes professionnelles déjà publiées. Avec une progression du C.A de 1,12 % et de la marge en valeur de 0,63 % en moyenne, 2018 est une année correcte. Cette évolution est étroitement liée à l’envolée des volumes sur les produits chers (+ 11 %). Le C.A à TVA 2,1 % progresse de 0,66 % (contre – 1,19 %, en 2017). Quant aux autres activités, elles participent depuis plusieurs années à la constance du C.A : + 6,25 % pour le 5,5 %, + 1,35 % pour le 20 %, à l’exception du marché OTC (TVA à 10 %) à – 4,20 %. De fortes disparités demeurent selon la taille des officines : – 2,04 % en dessous de 1 M€, + 1,77 % au-dessus de 2,5 M€. Les pharmacies de centre commercial qui ont la taille et l’emplacement progressent, elles, de 2 %. L’avenant n° 11 semble stabiliser la marge. D’ailleurs, les honoraires de dispensation sont eux-mêmes relativement stables (+ 1 200 € vs 2017). Ils contribuent à près de 40 % de la marge sur le médicament remboursable et à 25,40 % de la marge brute globale. Seuls les contrats de coopération sur le générique, en progression de près de 10 % (à 39 200 € en moyenne), ont permis une évolution de la marge. Avec l’augmentation du point salarial et le renforcement des qualifications requises nécessaires à la mise en place des nouvelles missions, les frais de personnel augmentent sensiblement (+ 2,86 %), représentant 10,78 % du C.A HT, contre 10,60 % en 2017. Mécaniquement, l’excédent brut d’exploitation (EBE) se tasse en valeur (- 4 300 €) et en pourcentage (à 12,91 % du C.A HT). Plus inquiétant, les petites officines, déjà fragilisées par la baisse d’activité, décrochent en termes de rentabilité avec une baisse de l’EBE de 6 500 €, représentant 30 % de la rémunération du titulaire.