Le marché pharmaceutique en récession

Les perspectives d’évolution du marché pharmaceutique français ne sont pas très réjouissantes. Selon l’étude annuelle d’IMS Health sur « l’évolution du marché pharmaceutique et de son environnement à 2015 », publiée le 18 décembre dernier, l’année 2013 a vu la récession s’amplifier sur le marché du médicament de ville (- 3 % en valeur contre – 2,3 % en 2012), davantage à cause des baisses de prix, alors que les volumes ont été quasi stables (- 0,1 % en 2013 contre – 0,4 % en 2012). L’année 2014 devrait d’ailleurs s’inscrire dans la même lignée d’après l’organisme d’études.

Seuls les marchés de niche tirent la croissance

Le seul moteur de la croissance en 2013 vient des médicaments biologiques, dont le chiffre d’affaires progresse de 3,1 %, des biosimilaires (+ 1,2 %) et des prescriptions hospitalières dispensées en ville (+ 4,3%). De son côté, le marché des génériques, qui affiche un taux de substitution de 76,9 % en unités à fin octobre 2013 (génériques sous TFR compris), s’est montré très réactif aux incitations financières des médecins (résultats sur objectifs de santé publique), des pharmaciens (convention pharmaceutique) et à l’application de la mesure « tiers payant contre génériques ». « Il n’y a pas d’érosion du taux de substitution par rapport à 2012, même si l’objectif national de 85% n’est toujours pas atteint », remarque le P^r Claude Le Pen, économiste de la santé. Si 2013 a marqué le pas en termes de chutes de brevets, les pertes d’exclusivité de princeps devraient faire l’objet d’une reprise en 2014 et 2015. « Au-delà, le générique ne sera plus sous la menace de médicaments innovants puisque les pipelines sont vides, sauf à être attaqué sur les prix. Il traitera toutes les pathologies de masse (diabète, HTA…) pendant les quinze prochaines années. La croissance en volume du marché ne pourra donc provenir que de l’élargissement du Répertoire des génériques », conclut Claude Le Pen.