Le calcul de la marge

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Publié le 30 septembre 2014
Par Francois Pouzaud
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Pour avoir une bonne lecture de sa marge et de son évolution, il est indispensable que les calculs de cet indicateur fondamental de gestion de l’officine soient fiables. Cela passe par une rigueur administrative et comptable, notamment dans l’enregistrement des remises et coopérations commerciales.

De la méthode

Il est recommandé de :

– comptabiliser les achats de marchandises par taux de TVA en isolant les achats de génériques ;

– d’isoler la sous-traitance de locations ;

– de ventiler le CA par activité et par taux de TVA pour les ventes de marchandises, en isolant les ventes génériques ;

– de créer autant de comptes de produits que d’activités ;

– de comptabiliser rabais, remises et ristournes en moins des achats, soit directement soit par l’intermédiaire d’un sous-compte spécifique d’achats. Dans l’analyse économique menant au calcul de la marge, ils viennent en déduction des achats ;

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– de comptabiliser les coopérations commerciales dans un compte de ventes de prestations de services. Pour le calcul de la marge, ces services ne s’ajouteront pas au CA de la pharmacie mais viendront en moins des achats.

A noter

Ce mode de comptabilisation autorise la ventilation et une approche de la marge par grandes masses et, ainsi, de mener des réflexions et comparaisons pertinentes avec les états informatiques propres à la pharmacie ou avec des confrères aux profils similaires.

De l’attention

Des approches comptables différentes peuvent fausser les raisonnements. Ainsi, la méthode de comptabilisation des coopérations commerciales influence le taux de marge sans pour autant toucher la marge brute globale en valeur.

Exemple : CA HT : 1 600 k€, achats consommés : 1 160 k€, coopérations commerciales : 50 k€.

Cas n° 1 : coopérations commerciales intégrées dans le CA : 1 650 k€ – achats consommés (1 160) = 490 k€ de marge nette (taux de marge = 29,70 %).

Cas n° 2 : coopérations commerciales intégrées en diminution des achats : 1 600 k€ – achats consommés (1 110) = 490 k€ de marge nette (taux de marge = 30,63 %).

Cas n° 3 : coopérations commerciales intégrées en autres produits : CA (1 600) – achats consommés (1 160) = 440 k€ de marge nette (taux de marge de 27,50 %) + autres produits d’exploitation (50 k€) = 490 k€ (nouveau taux de marge nette de 30,63 %).

Du discernement

• Le taux de marge brute se calcule en comparant la marge brute dégagée en valeur au CA (marge brute/CA global HT).

• La marge brute intègre l’ensemble des opérations de l’officine et prend en considération toutes les activités de l’officine (ventes comptoir, locations, coopérations commerciales, honoraires, etc.).

• La marge commerciale n’intègre que les activités d’achats et de ventes de marchandises.

• Les taux de remises accordés par les fournisseurs se calculent en comparant les remises obtenues en valeur sur les achats réalisés (remises obtenues/achats). En effet, seule la marge finale en valeur mérite une analyse comparative. Par produits ou famille de produits, il s’agit bien de négocier des marges en valeur et non pas des taux de remises.

Du concret !

Ventes de médicaments et parapharmacie : 1 800 k€ ; prestations de services et coopération commerciale : 15 k€ ; achats médicaments et parapharmacie : 1 380 k€ ; rabais, remises et ristournes (RRR) : 35 k€. On suppose des stocks constants.

• Marge = Ventes – (achats – RRR – prestations) soit 1 800 – (1 380 – 35 – 15) = 470 k€

• Taux de marge = marge/ventes soit 470/1 800 = 26,1 %.

En fonction des quantités vendues, des prix de ventes, des prix d’achats (validés !) et des conditions de remises (contrôlées mensuellement), il est possible de dégager la marge de chaque secteur et sa contribution à la rentabilité de l’officine.